[20/02/2009 15:30:34] STOCKHOLM (AFP)
énéral de Saab Automobile le 18 février 2009 à Trollhattan (Photo : Erik Abel) |
Le constructeur automobile suédois Saab a demandé sa mise en redressement judiciaire dans l’espoir d’échapper à la faillite après l’abandon de sa maison mère américaine General Motors, ont annoncé vendredi Saab et General Motors.
“Nous en avons fait la demande aujourd’hui” (vendredi), a dit à l’AFP la porte-parole de Saab, Margareta Högström, ajoutant que l’entreprise s’attendait à ce que le tribunal fasse connaître sa décision plus tard dans la journée.
La décision intervient alors que GM vient d’annoncer que Saab pouvait se déclarer en faillite “dès ce mois-ci”, à moins qu’il ne reçoive une aide du gouvernement suédois, ce que, ce dernier a aussitôt refusé.
Une mise en redressement judiciaire permettrait à Saab de survivre en partie, et aux fournisseurs, qui ne pourront recouvrir leurs dus si le groupe se déclarait en faillite, de récupérer un peu d’argent en acceptant un règlement partiel.
Dans un communiqué séparé, GM a indiqué que la décision était destinée à créer “une entité commerciale complètement indépendante qui serait viable et capable d’attirer des investisseurs”.
La mise sous tutelle est un processus légal en Suède conduit par un administrateur indépendant désigné par un tribunal qui travaillera étroitement avec l’équipe dirigeante de Saab.
“Saab formulera sa proposition pour la réorganisation, qui inclura le regroupement des (activités) de création, d’ingénierie et de fabrication en Suède”, a ajouté GM.
Si le tribunal d’instance approuve la restructuration, elle sera effective dans les trois mois et “nécessitera un financement indépendant pour réussir”, a ajouté GM.
Les financements devraient être à la fois publics et privés, a-t-il poursuivi. Le gouvernement suédois fournirait “un peu d’aide” pendant la mise sous tutelle, selon la maison mère américaine.
“Nous avons examiné et continuerons à examiner toutes les options possibles pour financer et/ou vendre Saab et nous avons décidé qu’une mise sous tutelle formelle serait le meilleur moyen de créer une entité véritablement indépendante prête à attirer des investisseurs”, a indiqué le directeur général de Saab, Jan Aake Jonsson, dans un communiqué.
ède (Photo : Olivier Morin) |
Le constructeur suédois a trois nouveaux modèles prêts à être lancés au cours des 18 prochains mois, a-t-il souligné.
“Saab a d’excellentes fondations pour assurer une croissance forte, dès lors que nous pourrons obtenir les capitaux pour boucler les opérations d’ingénierie, de fabrication et pour assumer les coûts de lancement. La mise sous tutelle nous donnera le temps et les moyens qui aideront à commercialiser ces modèles tout en minimisant l’impact financier de Saab sur GM”, a ajouté Jan Aake Jonsson.
La ministre de l’Industrie, Maud Olofsson, a vivement critiqué GM vendredi et rappelé que le gouvernement ne prendrait pas le contrôle de Saab.
“Notre rôle est de prendre contact avec la ville et les officiels de la région et voir ce que nous pouvons faire en ces temps difficiles. Notre objectif est d’aider les salariés”, a-t-elle dit à TT.
Saab emploie environ 4.100 personnes en Suède, parmi lesquelles 3.700 travaillent à Trollhättan (sud-ouest).
Sous-traitants compris, environ 15.000 emplois en Suède sont menacés si Saab venait à disparaître.
General Motors a acquis Saab en deux étapes en 1990 et 2000, mais le suédois souffre d’une baisse continue des ventes depuis plusieurs années, qui s’est brutalement accélérée avec la crise.
La marque pâtit d’une gamme vieillissante, alors qu’elle avait bâti son image sur son design et ses innovations techniques, et ses ventes ont plongé de 38% au quatrième trimestre 2008 sur un an, à seulement 17.900 véhicules.
En 2008, le constructeur suédois a vendu 93.300 voitures. Trois ans auparavant, il en vendait encore plus de 120.000.