Tunisie – Enseignement supérieur : Entre réforme et attentes, l’évaluation est permanente!

Par : Autres

M. Lazhar Bououni, ministre de l’Enseignement supérieur, de la
Recherche scientifique et de la Technologie, a indiqué que le plan de la réforme
de l’enseignement supérieur a tenu, jusqu’à maintenant, ses promesses et que les
différents programmes sous-jacents sont en cours de réalisation à une cadence
satisfaisante. Le ministre a mis l’accent sur l’intérêt présidentiel accordé à
la dynamisation du système de l’enseignement supérieur, de la recherche
scientifique et de l’innovation technologique, outre la mise en valeur des
résultats de la recherche.

Le ministre a souligné dans un point de presse tenu mardi 3
février 2009 au siège du ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche
scientifique et de la Technologie, l’importance cruciale de la réforme de
l’enseignement supérieur et les mesures préconisées dans la réalisation des
objectifs assignés par le programme présidentiel ”La Tunisie de demain” ainsi
que les efforts déployés pour soutenir et consolider les différents programmes
de développement.

A propos de l’état d’avancement de l’application du système LMD (Licence-Mastère-Doctorat),
il a précisé que la quasi-totalité des établissements de l’enseignement
supérieur ont intégré ce régime tout en mettant l’accent sur l’importance
accordée aux régimes des licences appliquées qui ont connu une nette croissance
pour atteindre le seuil de 475 licences appliquées. L’intérêt d’une telle
démarche est sans doute de soutenir les efforts consentis en matière de
l’employabilité et la préparation des jeunes diplômes à la vie professionnelle.

M. Bououni a aussi souligné que l’approche du ministère va dans le sens de
faire participer les entreprises tunisiennes dans l’encadrement, la formation et
le recrutement des diplômés, et ce par le biais des licences de structures
communes et les diplômes de Master professionnel.

Concernant les prévisions du ministère pour l’année universitaire 2008-2009,
M. Lazhar Bououni a indiqué que 59 institutions seront créées, avec
l’augmentation de la capacité d’encadrement dans les différentes spécialités. En
outre, l’orientation globale du ministère est de renforcer la décentralisation
et favoriser la création des établissements universitaires dans les régions
internes de pays.

D’autre part, M. Bououni a précisé que plus d’importance sera accordée aux
écoles d’ingénierie. L’objectif est de faire passer le nombre des diplômés de
4.300 actuellement à 7000, ce qui nécessite une bonne préparation d’une
stratégie nationale afin de satisfaire les besoins croissants de l’économie
nationale et internationale. C’est ainsi que plusieurs mesures ont été prises
afin de concrétiser une telle démarche :

– mettre l’accent sur le régime de certification, ce qui est de nature à
valoriser les compétences tunisiennes et homologuer les diplômes tunisiens à
ceux des pays développés ;

– la création deux instituts préparatoire aux études d’ingénieurs à Gafsa et
à Kairouan afin de renforcer le tissu des établissements existants ;

– l’ouverture d’un concours spécifique sur dossier pour les maîtrisards
appartenant à d’autres spécialités (mathématiques, physique, informatique,
géologie) pour satisfaire la demande supplémentaire du marché de travail.

Sur un autre volet, M. Bououni a mis l’accent sur les conditions de
transformation du caractère des universités, des établissements d’enseignement
supérieur et de recherche et des établissements publics de recherche
scientifique en établissements à caractère scientifique et technologique, dont
l’objectif est d’améliorer la qualité de la gestion pédagogique et scientifique,
la qualité de la gestion administrative et financière et l’ouverture sur
l’environnement économique et sociale. Sous l’étiquette de «la gestion par
objectif», une telle démarche vise non seulement l’amélioration de la prestation
de nos universités, mais également favoriser la concurrence et la compétition,
ce qui constitue un garant d’une qualité requise afin de mener à fond le
programme de la réforme de l’enseignement supérieur.

Par ailleurs, rappelons que le nombre de centres de recherche est de 32,
celui des laboratoires 146 et celui des unités de recherche 638. La nouvelle
approche est de renforcer le tissu de la recherche scientifique en focalisant
les efforts sur la révision du caractère actuel de ces unités de recherche.
L’objectif déclaré du ministère reste la création d’un consortium des unités de
recherche afin de favoriser la fertilisation croisée des idées afin de préparer
la plateforme propice pour atteindre une nouvelle étape qualitative dans la
recherche scientifique à travers les programmes de recherche appliquée et
l’innovation, outre la mise en place d’un plan permettant de réaliser une
certaine osmose entre les structures publiques de la recherche et leur
environnement économique.

Autre nouveauté enregistrée sur le plan de la réforme des technopoles : la
nouvelle démarche a permis la création des sociétés de gestion dans les
gouvernorats de Sfax, Monastir, Gafsa, Sousse ainsi que dans les régions de Borj
Cedria et Sidi Thabet et ce dans le but de drainer les investissements privés et
d’assurer la meilleure coordination entre les établissements de formation, les
centres de recherche et les pépinières implantées dans lesdits technopôles.