Tunisie – Textile/Habillement : Les opportunités du marché britannique

Des journées de contacts professionnels textile/habillement
seront organisées les 10 et 12 mars 2009 au Royaume-Uni, avec pour objectif de
promouvoir le potentiel du textile tunisien à l’exportation sur le marché
britannique et d’organiser des rencontres B to B entre exportateurs tunisiens et
opérateurs britanniques.

Pour ce faire, une mission d’affaires composée de 25 à 30 entreprises sera
dépêchée pour participer à cette manifestation.

L’intérêt au marché britannique pour les textiliens est justifié par le fait
que celui-ci est l’un des plus grands marchés d’Europe, car c’est le 2ème
importateur de textile et habillement de l’UE après l’Allemagne avec une part de
19% en 2007. Ses besoins sont satisfaits à hauteur de 90% par les importations.
Du coup, il fait partie des marchés ayant le plus subi la récession suite à la
crise financière.

Selon l’avis de Mme Jayne Swallow, expert britannique en textile habillement,
présente lors d’un séminaire d’information sur «les échanges textile/habillement
entre la Tunisie et le Royaume-Uni», tenu le 3 février 2009 au CEPEX, «la
Tunisie a de grandes opportunités sur ce marché. Il y a une tendance, au sein
des entreprises britanniques de commander des petites quantités au contraire des
marchés asiatiques comme l’Inde qui fournissent de grandes quantités».
D’ailleurs, les principaux exportateurs du Royaume Uni sont la Chine, la
Turquie, l’Inde et le Bengladesh.

Il faut rappeler que la Grande-Bretagne est le 7ème client de la Tunisie et
son 8ème fournisseur. On estime la part des exportations dans le total des
exportations de la Tunisie à 15,5% en 2008, en baisse progressive depuis 2005
(53,1%), 37,9% en 2006, 24,9% en 2007. De même pour la part du Royaume-Uni dans
les exportations textile/habillement qui a baissé pour atteindre 2,9% en 2008
contre 3,4% en 2007, 3,6% en 2006 et 4,3% en 2005. Les exportations tunisiennes
ont, ainsi, reculé de 16,7% en 2008, passant de 178,7 MDT en 2007 à 148,9 MDT. A
leur tour, les importations ont baissé de 7,4% en 2008, soit 65,8 MDT contre
61,9 MDT en 2007.

Renforcer la visibilité des entreprises

Ces chiffres montrent un certain manque de visibilité du marché tunisien
auprès des industriels britanniques qui ont plutôt viré vers le marché
asiatique. Avec la crise financière, on remarque une baisse importante au niveau
des principaux produits exportés vers ce pays. La lingerie féminine a reculé de
40,6%, les T-shirt et les maillots de corps de 10,1%, les pantalons jeans de
26,4% alors qu’il y a eu une hausse au niveau des chemises et chemisiers de
27,2%, des costumes et vestes de 38,9% et des maillots de bain de 6,5%.
«L’exigence du marché britannique est liée à la qualité, à l’innovation du tissu
et aux délais de livraison. Les entreprises tunisiennes peuvent focaliser sur
ces aspects pour l’introduire, surtout avec l’avantage de la proximité. Ajoutons
à cela que la Tunisie donne la possibilité de s’adapter à toutes les modes», a
souligné Mme Swallow.

Même si certains pensent que le marché britannique n’est pas une priorité
pour les entreprises tunisiennes, il présente, toutefois, des opportunités pour
le marché tunisien. D’ailleurs, le nombre des entreprises tunisiennes
exportatrices vers le Royaume-Uni ne cesse de décroitre. Elles étaient 62 en
2008 contre 68 en 2006 et 63 en 2007.

Promouvoir le savoir-faire tunisien

Comme conseils, Mme Swallow recommande de bien identifier le client et de
présenter convenablement le profil de la société au partenaire britannique
potentiel. Il est aussi important de passer des commandes en livre sterling pour
mettre à l’aise le client qui ne sera pas obligé de faire des conversions. Au
niveau des produits, les entreprises devraient présenter des produits
diversifiés et de bonne qualité et éviter les styles compliqués.

Le marché britannique présente des niveaux très différents : le ”Top end of
market”, le middle market (marché moyen), le ”High street fashion” et le
departement market, le discount-volume, les supermarkets (les supermarchés) et
le mail order (commandes par Internet). L’expert britannique a précisé, ainsi,
que les supermarchés présentent une opportunité pour les entreprises tunisiennes
parce qu’elle présente des gammes de textile et habillement. Les commandes par
Internet sont aussi importantes. “Il est facile d’écouler son catalogue
commercial sur Internet. Les clients trouvent cette méthode très pratique”,
a-t-elle ajouté.

En réponse à une question concernant l’importance d’avoir un service de
design, Mme Swallow a signalé qu’il faudrait mieux ne pas présenter des services
exhaustifs parce que les fabricants sont plutôt réceptifs au type d’articles.
Concernant la tarification et la marge commerciale, elle a expliqué qu’il n’y a
pas de formule toute faite par rapport au travail de détail.

En fait, avec la conjoncture actuelle, surtout la baisse des commandes au
niveau des marchés d’exportation, les entreprises tunisiennes sont interpellées
plus que jamais à promouvoir l’image du secteur à l’étranger. Le marché
britannique pourrait présenter des opportunités colossales pour ces entreprises.
De quoi promouvoir le savoir-faire tunisien et profiter d’un marché qui compte
parmi les plus importants en Europe.