ège de SAP à Walldorf, près de Heidelberg, le 11 janvier 2005 (Photo : Thomas Lohnes) |
[28/01/2009 14:20:45] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) Face à la dureté “exceptionnelle” de la crise, le groupe allemand SAP, numéro un mondial des progiciels, a annoncé mercredi un vaste plan de réduction d’emplois dans le monde, pour la première fois de sa création en 1972.
La firme de Walldorf (ouest), “success story” de l’industrie allemande de ces dernières décennies, veut ramener fin 2009 le nombre de ses salariés à 48.500 dans le monde, soit une coupe de quelque 3.300 postes.
“C’est la première fois que nous devons le faire parce que les circonstances sont exceptionnelles”, a justifié le coprésident du directoire Leo Apotheker lors d’une conférence de presse à Francfort (ouest).
Jamais depuis sa création SAP n’avait eu à prendre de mesures d’une telle ampleur. L’entreprise s’est développée pendant de longues années en s’appuyant sur sa “croissance organique”, nourrie par une augmentation régulière des ventes de ses logiciels professionnels. Et parallèlement le nombre de ses salariés augmentait de façon conséquente chaque année.
Outre la faiblesse de la demande liée à la crise, SAP a aussi acheté l’an dernier le français Business Objects, ce qui a gonflé ses effectifs.
Tous les pays où le groupe est implanté auront à apporter leur tribut à ce plan de réduction de personnel, dont les modalités sont en discussion avec le comité d’entreprise. L’objectif est d’épuiser toute les possibilités de fluctuations naturelles, telles que les départs en retraite non remplacés ou les départs volontaires.
SAP “veut éviter les licenciements secs”, a insisté M. Apotheker. “Mais si la situation venait à se détériorer de façon dramatique, alors nous devrions revoir cette politique”, a-t-il reconnu.
Avec ce programme, le groupe espère réduire ses coûts entre 300 et 350 millions d’euros par an à compter de 2010.
Le géant américain des logiciels Microsoft, un des concurrents du groupe allemand, a lui aussi annoncé récemment un vaste plan de réduction d’emplois touchant 5.000 salariés.
Pour 2009, le groupe s’attend à une demande faible, alors que les entreprises ont tendance à geler leur gros projets stratégiques, et la mise en place d’un système SAP fait partie de cette catégorie, souligne Henning Kagermann, coprésident du groupe.
“La crise économique est là pour rester un certain temps”, a-t-il estimé. En conséquence, SAP ne s’est pas risqué à faire un pronostic sur ses ventes de licences et services, indicateurs clé du secteur, pour 2009.
En 2008, elles ont progressé de 14% à 8,46 milliards d’euros, en partie grâce à l’intégration du français Business Objects, selon un chiffre provisoire aux normes comptables US-GAAP.
Les chiffres ont été très bien accueillis par la Bourse de Francfort, qui gratifiait l’action d’une hausse de 6,24% à 27,85 euros vers 12H10 GMT. L’indice vedette Dax prenait 2,60%.
Elle a salué la solidité du bilan, en particulier du seul quatrième trimestre où le bénéfice net a augmenté de 13% et le revenu des ventes de licences et services de 8%. La promesse de payer un dividende au titre de 2008, à hauteur de 30% du bénéfice net, a aussi et sans surprise ravi le marché.