Exportons les Tunisiens

Par : Autres

 Lors d’une expérience professionnelle au Moyen-Orient, j’ai été frappée de
rencontrer de nombreux expatriés du Kerala (sud de l’Inde). Le Kerala, région
pauvre, pratiquement sans ressources autres que sa matière grise, prépare ses
enfants dès le plus jeune âge, par une politique appropriée qui destine une
bonne partie d’entre eux à exporter ses talents une fois devenue adulte.

Cette politique anticipe et prévoit les besoins des pays développés par nature
de spécialités. Les enfants du Kerala, qui apprennent l’anglais dès leur plus
jeune âge, sont ensuite triés et formés en conséquence, selon leur potentiel :
médecins, infirmiers, spécialistes en TIC, financiers, voyagistes et métiers de
l’hôtellerie, transports…

Les Philipppines, voilà un autre pays qui est réputé pour former à la base
d’excellents marins, très recherchés et destinés à naviguer sous les pavillons
étrangers les plus divers… La formation de ces pays est adaptée aux besoins
estimés des pays importateurs de main-d’oeuvre. Tout est planifié à l’avance à
l’échelle de l’éducation de l’enfant puis développé avec sérieux tout au long de
sa formation. La future main-d’oeuvre est préparée, parallèlement, mentalement à
sa future expatriation, en fonction des débouchés.

Je n’ai pas vu une telle prise en compte des besoins des pays importateurs de
main-d’oeuvre dans la politique anticipative de formation dans notre pays.
Psychologiquement, ici, on considère plutôt que l’exportation de main-d’oeuvre
est un pis aller, on la subit en temps réel alors qu’on pourrait considérer
notre potentiel d’exportation comme un atout qu’il faut exploiter et valoriser
en toute bonne conscience avec une politique de formation basée sur une
anticipation à long terme. Vaudrait mieux préparer le cadre à l’avance plutôt
que de caser, à la petite semaine nos excédents de main-d’oeuvre, sans
adaptation préalable des intéressés à ce qui les attend à l’étranger.

En ce qui concerne le renouvellement de notre potentiel humain, faisons
confiance à notre peuple. Je sais bien que la dégradation de notre environnement
entraîne la baisse de la fécondité masculine (la productivité en spermatozoïdes
aurait baissé de 50% en quelques décades disent les experts…) : la nature se
défend comme elle peut mais en Tunisie on n’en est pas encore à s’inquiéter
beaucoup sur ce chapître. Nous conservons de bons géniteurs qui pourraient même
servir à l’exportation en cas de nécessité…

A.M
 

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