“Contre plan” face à la crise : le PS propose 500 euros pour les plus modestes

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ère secrétaire du Parti socialiste, tient une conférence de presse le 21 janvier 2009 à Paris. (Photo : Pierre Verdy)

[21/01/2009 23:10:40] PARIS (AFP) Le PS a proposé mercredi de distribuer 500 euros aux plus modestes et de baisser d’un point le taux de la TVA dans un “contre plan de relance” de 50 milliards d’euros face à la crise, montant double de celui du gouvernement qu’il juge “très insuffisant”.

“Il est de notre devoir de faire des propositions, de dire ce que nous ferions si nous étions au pouvoir”, a affirmé Martine Aubry en présentant le “vrai plan de relance” à la presse.

Un mois et demi après son investiture, l’équipe réunie autour de la première secrétaire entend faire de cette initiative l’emblème du retour en force de son parti.

“Le plan du gouvernement est totalement insuffisant dans ses montants, déséquilibré dans sa structure” en raison de l’absence de mesures en faveur du pouvoir d’achat, a martelé le maire de Lille.

“A période extraordinaire, mesures extraordinaires”, a ajouté Martine Aubry prévoyant une “cohorte en avril-mai de licenciements et de dépôts de bilan”.

Pour le PS, son plan est conforme à ce qu’ont fait les pays voisins et que recommande le FMI face à “une crise jamais connue en France”, souligne le député Michel Sapin.

Intitulé “Agir vraiment contre la crise”, le plan avait été adopté dans la matinée par le Bureau national à l’unanimité avec des “réserves” du seul Malek Boutih. Les proches de Ségolène Royal l’ont avalisé.

Mais le maire de Dijon, François Rebsamen, proche de cette dernière, a ironisé sur un plan “condamné malheureusement à rester virtuel” et donc sans “effet sur la vie des Français!”.

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ère secrétaire du Parti socialiste, tient une conférence de presse le 21 janvier 2009 à Paris. (Photo : Pierre Verdy)

Pour Martine Aubry, ce “plan d’urgence, d’action rapide, de mobilisation massive des moyens”, est “équilibré” et “marche sur ses deux jambes: consommation et investissement”. C’est aussi “un plan réfléchi, dans l’esprit du nouveau modèle de société que nous voulons mettre en place”.

Son volume de 50,5 milliards d’euros, 2,5% du PIB, est quasiment le double de celui du gouvernement (26 mds d’euros dont seuls “4 à 5 mds réellement injectés dans l’économie”, selon Mme Aubry).

23,7 milliards sont consacrés à la consommation et l’emploi, 26,8 milliards à l’investissement.

Inédite en France: une aide immédiate de 500 euros aux 12,5 millions de bénéficiaires de minima sociaux et de prime pour l’emploi, “un vrai ballon d’oxygène”, selon Mme Aubry.”

Le PS propose aussi une revalorisation immédiate et modérée du SMIC de 30 euros.

Cette hausse serait couplée avec une réduction de la TVA d’un point à 18,6% qui profiterait aux deux tiers aux ménages et à un tiers aux entreprises.

Deux autres dépenses lourdes sont prévues: + 10% pour l’allocation logement et généralisation du chèque transport.

“Puisque le temps du retour à l’emploi va s’allonger”, Mme Aubry propose une batterie de mesures: prolonger de six mois la durée d’indemnisation des chômeurs, étendre le chômage partiel, créer 100.000 contrats verts, 100.000 emplois aidés, geler des suppressions d’emploi dans la fonction publique et hospitalière.

En faveur de l’investissement, elle propose un pacte avec les collectivités locales pour 300.000 logements sociaux. Pour éviter les licenciements boursiers, elle suggère un surcoût financier.

Le coût budgétaire est évalué à 40 mds d’euros (10 mds étant des interventions en capital).

Pour son financement, le PS préconise la suppression du paquet fiscal (10 mds en 2009). Le retour espéré à la croissance grâce à ces mesures devrait empêcher un creusement des déficits, argue le PS.