Crise : le pétrole au plus bas depuis 4 ans, la livre sterling en chute libre

[18/12/2008 23:00:37] NEW YORK (AFP)

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à San Rafael (Californie), le 16 décembre 2008 (Photo : Justin Sullivan)

Les prix du pétrole ont de nouveau chuté jeudi à New York, glissant même brièvement sous les 36 dollars, à leur plus bas niveau depuis quatre ans et demi, sans que la baisse record de la production de l’Opep ne parvienne à enrayer la dégringolade des cours.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en janvier a fini à 36,22 dollars, en baisse de 3,84 dollars par rapport à son cours de clôture de mercredi.

C’est leur plus bas niveau de clôture depuis le 1er juillet 2004.

“Extraordinaire!”, a lancé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates après cette nouvelle chute des cours de près de 9%. Le prix du baril a même glissé très brièvement en séance sous les 36 dollars, à 35,98 dollars.

A Londres, le baril de Brent a terminé sur un recul de 2,17 dollars, à 43,36 dollars.

“L’offre de pétrole brut est trop importante actuellement et même si l’Opep a clairement pris des mesures pour y faire face, le marché considère que la demande va continuer à être sous pression au cours des prochains mois”, a expliqué M. Lipow.

“Les mesures prises par l’Opep ne sont pas suffisantes pour faire face à cette chute [de la consommation, ndlr] alors que les réserves de pétrole s’étoffent dans le monde entier”, a ajouté l’analyste.

Dans une note, Adam Sieminski, de la Deutsche Bank, dit s’attendre à ce que la demande de pétrole se contracte de 1 million de barils par jour, ou 1,2%, en 2009, “déprimée pour un certain temps par la baisse substentielle de la richesse des ménages et une sévère crise du crédit”.

Cela représenterait la plus forte contraction de la demande depuis 1983, a précisé M. Sieminski.

L’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) a décidé mercredi de réduire de 2,2 millions de barils par jour sa production, espérant ainsi stabiliser le marché.

Pour M. Lipow, le cartel a toujours un temps de retard: il a beau couper dans son offre, la baisse est toujours suivie de chiffres sur la demande qui se dégradent à chaque fois.

La baisse des cours a été amplifiée par la fin prochaine du contrat de janvier, qui expire vendredi. Le contrat pour livraison en février, qui fera référence à partir de la semaine prochaine, a terminé à 41,67 dollars.

Avec la fin de l’année qui approche, les analystes multiplient les prévisions pour 2009.

La banque JPMorgan Chase a radicalement abaissé les siennes et table désormais sur un prix moyen sur l’année de 43 dollars le baril, contre 69 dollars précédemment. Selon elle, cela “reflète la détérioration continue de l’environnement économique mondial et la forte contraction de la demande mondiale de pétrole qui s’ensuit, à la fois en 2008 et 2009”.

“Le mois dernier, notre commentaire mensuel selon lequel les prix pourraient tomber à 35 dollars le baril si l’Opep ne ramenait pas l’équilibre dans le marché a été suivi par la publication de prédictions allant aussi bas que 25 dollars”. Des prédictions “qu’il nous est difficile d’écarter au milieu d’une sérieuse détérioration des conditions économiques et de stocks en hausse”, a ajouté la banque.