Nadine Schwartz : «La crise financière pourrait être ‘’bénéfique’’ pour l’affacturage»

Par : Tallel

En marge du séminaire organisé jeudi 20 novembre par UNIFACTOR
et portant sur la ‘’coopération entre banques et sociétés de factoring en
Tunisie’’, Mme Nadine SCHWARTZ, directrice internationale à BNP Paribas Factor,
nous a accordé quelques secondes de son temps pour répondre à nos questions.
Rappelons qu’auparavant, elle avait présenté un aperçu sur la définition,
l’historique, le mécanisme du factoring, tout en mettant en exergue la
complémentarité entre la société de factoring et la banque…

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Webmanagercenter : Est-ce que BNP Paribas Factor opère sur le marché
tunisien de l’affacturage ?

Martine Schwartz : Oui, par l’intermédiaire de deux chaînes
internationales, à savoir FCI (pour Factors Chain International) et IMG.

Comment jugez-vous la pratique de l’affacturage en Tunisie ?

Ecoutez, je ne connais pas très bien le marché tunisien, mais il me
semble -et selon ce qu’on m’a dit- que tout se passe plutôt bien même le
service n’est pas encore bien développé en Tunisie.

BNP Paribas est partenaire stratégique d’une grande banque tunisienne, en
l’occurrence l’Union bancaire pour le commerce et l’industrie (UBCI).
Allez-vous inciter cette banque à pratiquer le factoring ?

Nous allons essayer, comme d’ailleurs dans toutes nos sociétés ailleurs,
d’inciter notre partenaire tunisien à développer ce service mais pas pour le
domestique. On leur conseillera donc plutôt à prendre en charge leurs
clients qui exportent pour leur assurer le recouvrement ou la garantie sur
l’Europe.

Comment facturez-vous les commissions, est-ce en fonction du ‘’risque
pays’’ ou de celui de l’entreprise elle-même ?

Non, c’est en fonction des risques de l’entreprise elle-même. Et si une
entreprise X veut nous confier ses factures concernant des produits qu’elle
a vendus à une entreprise Y qui se trouve dans un pays à haut degré de
risque –risque de guerre par exemple-, dans ce cas, nous n’allons pas
pouvoir lui assurer ce service. Toutefois, s’il existe des factors dans ce
pays, rien ne nous empêche, dans ce cas, de travailler avec ces derniers.

Comment est appréciée la crise financière internationale au niveau de la
BNP Paribas ?

Ecoutez, nous l’observons et l’apprécions comme tout le monde à travers
tout ce qui est écrit dans les journaux. C’est une crise extrêmement grave
et, à mon avis, qui n’est pas encore terminée.

Toutefois, le Groupe BNP Paribas est relativement épargné par rapport à
d’autres, pour le moment en tout cas, mais il subit, comme tout le monde,
les effets de cette crise.

Mais pour revenir à l’affacturage, je pense justement que celui-ci va
‘’bénéficier’’ de la conjoncture, parce que les banquiers auront besoin de
sécuriser leur risque ; et pour sécuriser son risque, le factor est à même
de le faire puisqu’il fonde son fonds de financement sur des factures des
biens et services et d’équipements.

Dans ce cas, est-ce qu’on peut penser que vos commissions vont augmenter
par rapport il y a deux ou trois ans par exemple…. ?

Ecoutez, il n’y a pas de raison que les commissions de gestion de
l’affacturage puissent augmenter en termes de pourcentage tout au moins,
mais si le nombre de factures augmente, dans ce cas, ça va augmenter en
valeur absolue…

Que pensez-vous du marché maghrébin de l’affacturage, autrement dit quel
est le pays le plus avancé en la matière ?

C’est une question très difficile à répondre. Néanmoins, je sais que le
Maroc commence à avoir une activité d’affacturage très soutenue ; je ne
connais pas pour l’Algérie ; l’Egypte a des sociétés de factoring qui
réalisent des petits montants ; et pour la Tunisie, je ne connais encore
bien son marché, mais je vais le découvrir tout à l’heure à travers les
autres présentations qui seront faites au cours de ce séminaire.

Mais ce qui est sûr, c’est que sur le continent africain, le pays le plus
avancé c’est l’Afrique du Sud (plus de 9 milliards de dollars de CA en 2007,
NDLR).

Est-ce que BNP Paribas compte prendre en charge des factures dans le
secteur immobilier ?

Je ne suis pas sûre d’en avoir beaucoup, parce qu’on ne finance pas des
achats d’appartements ou d’immeubles ; et même si on le fait, c’est sur le
marché domestique, on ne le fera pas à l’international.