Alain Joyandet : Je confirme la volonté d’Airbus de s’installer en Tunisie

alain-jouandet1.jpgSourire
au coin, jovial, allure provincial affirmée et visiblement à l’aise avec ses
pairs africains, M. Alain Joyandet, ancien patron de presse dans la région
de Besançon, maire de Vesoul et sarkozyste de la première heure, nommé
secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères et européennes,
chargé de la Coopération et de la francophonie dans le gouvernement Fillon
II, à la suite du premier remaniement du quinquennat présidentiel,
s’affiche, à l’occasion de la Conférence ministérielle africaine sur la
Crise financière, organisée du 12 au 14 novembre 2008, dans la banlieue nord
de Tunis, en adjuvant d’un continent, soucieux de renforcer sa résilience,
de faire entendre sa voix dans les discussions multilatérales et d’affiner
sa réponse vis-à-vis des dérives du capital nomade. Il s’est prêté, avec
beaucoup de tact, à nos questions, à la sortie de la première séance des
délibérations ministérielles du conclave de la BAD.

Webmanagercenter : Quelle est votre impression à l’issue de cette
première journée ?

Alain Joyandet : Tout d’abord, je suis là en qualité d’observateur des
travaux de la Conférence ministérielle africaine sur la Crise financière.
Mais j’entends, à cette occasion, transmettre aux argentiers du continent la
solidarité agissante de la France pour qui, l’Afrique, aire encore
périphérique de la galaxie finance, n’est pas tellement touchée par les
récents bouleversements des principaux centres marchands de la planète,
mais, cela ne l’empêche pas, et c’est le véritable message de ce conclave,
d’être inquiète de voir, à l’avenir, la communauté internationale se dérober
à ses engagements antérieurs, assécher les sources du crédit, ajourner les
différentes aides au développement et revoir les accords de partenariat,
leviers indispensables à l’intégration des économies africaines dans le
circuit mondial des échanges.

Concrètement, comment la France entend-t-elle se tenir donc aux côtés du
continent ?

Le président Sarkozy a vraiment milité pour voir l’Afrique présente au
G20, à travers la participation de la République Sud-africaine, aux
instances du FMI et de la Banque mondiale. Depuis le début du ralentissement
des économies des pays développés, à la suite des faillites financières
successives des principales institutions capitalistiques en Occident, la
France, tout en maintenant 1 milliard d’euros sous forme de crédit
concessionnel à la disposition de l’Afrique, a appelé la communauté
internationale à tenir ses engagements envers le continent, en dépit du
spectre d’une récession, aux conséquences désastreuses sur l’emploi, le
bien-être et la croissance de la zone euro.

Peut-on assister à un fléchissement de l’activité des entreprises
françaises en Tunisie à la suite de cette crise internationale ?

Je ne peux pas me substituer aux dirigeants des sociétés externalisées,
censés arrêter, en fonction de leurs performances et de leurs objectifs
futurs, les stratégies à même de garantir la pérennité de leurs
investissements. Mais, je peux, d’ores et déjà, assurer la continuité de
l’aide publique française à la Tunisie et confirmer la volonté d’Airbus à
s’installer dans votre pays durant l’année 2009-2010, ce qui révèle la bonne
santé du secteur de l’aéronautique contrairement à l’automobile, apparemment
plus touché que d’autres, à la lumière des derniers événements bancaires et
financiers dans le monde.

Alain Joyandet* : Secrétaire d’Etat au Ministère des Affaires Etrangères et Européennes, chargé de la Coopération et de la francophonie