la veille de la
conférence de presse qui aura lieu à l’Institut du monde arabe à Paris, le
18 septembre 2008, et qui est entièrement consacrée à la tenue du forum YML
-Young Mediterranean Leaders-, M. Hassen Zargouni, membre du Board exécutif
du Forum des jeunes leaders méditerranéens, a accordé un entretien exclusif
à Webmanagercenter. Il nous parle de la thématique de ce forum, de la
construction du Maghreb…
Webmanagercenter : Quel est le sens de votre engagement dans le forum YML
-Young Mediterranean Leaders- dont la 1ère édition se tiendra à Tunis les
16, 17 et 18 octobre ?
Hassen Zargouni : Constatant l’échec de nos prédécesseurs à édifier
le Maghreb, il est du devoir de la jeune génération de changer de méthode,
de voir grand et de s’attaquer au défi de la construction de l’espace
méditerranéen en une zone intégrée, de paix, de prospérité et mondialement
rayonnante. Oui c’est possible et ça sera le plus beau legs qu’on fera aux
générations futures.
Vous parlez de changement de méthode, pourriez-vous être plus explicite ?
Le pragmatisme qui caractérise les jeunes leaders économiques aujourd’hui,
mais aussi l’exploitation de l’opportunité offerte par le projet d’Union
pour la Méditerranée où tout est à faire et rien n’est figé, contrairement à
ce qu’on pourrait croire ou penser, le tout contraste avec l’aspect
institutionnel et éminemment politique mis en avant pour l’édification du
Maghreb par exemple. La mise en commun des ressources offertes autour du
Bassin méditerranéen telles que la culture, le savoir, les compétences ainsi
que l’énergie et les ressources naturelles, tout ceci est à même de
favoriser l’émergence d’un espace économique solide, solidaire et durable.
Dans ce contexte de rapprochement entre les deux rives et par-delà les
bonnes intentions, les acteurs de ce processus doivent être de jeunes
leaders économiques, actifs au niveau de la société civile, et bien
imprégnés par l’héritage culturel méditerranéen. Les grands décideurs des
sphères politiques et financières ne peuvent, alors, que suivre les voies
tracées par la nouvelle vague de jeunes leaders méditerranéens. La démarche
qui consiste à bâtir cet espace par des projets concrets constitue la bonne
méthode en effet.
Pourquoi voir grand (Méditerranée) alors qu’on on n’a pas réussi plus
petit (Maghreb) ?
Les deux projets diffèrent, si le projet maghrébin est identitaire d’abord,
et économique ensuite, le projet méditerranéen est une réponse d’abord au
gap économique séparant les deux rives, qui, rappelons-le, est l’un des plus
violents de la planète, et en second lieu une réponse tolérante au repli
identitaire niant le fait que les deux rives du Mare Nostrum sont unies par
leur histoire, leur géographie et leur civilisation. Nous incarnons ce
rapprochement, nous l’assumons, et comme nous sommes responsables, nous y
œuvrons. C’est le sens de notre engagement et l’essence du forum annuel dont
la 1ère édition aura lieu sur les Côtes de Carthage (tout un symbole) du 16
au 18 octobre 2008.
Parlez-nous de ce forum …
Le thème de cette 1ère édition sera «Euro – Méditerranée, comment passer de
la parole aux actes ?». Le YML forum réunira 200 jeunes leaders (de 30 à 45
ans) issus de tous les horizons géographiques et professionnels. Il
regroupera managers du secteur privé, personnalités politiques, leaders
d’opinion, experts de la question méditerranéenne mais aussi chercheurs,
écrivains, … qui contribueront à la richesse des débats. Il y aura des
moments forts tels que l’introduction «historique» d’Emmanuel Todd, la
confrontation des initiatives et leviers des jeunes leaders pour avancer le
projet méditerranéen avec les grands décideurs tels que Jean René Fourtou,
président du Conseil de Surveillance de Vivendi, de M. Slaheddine Mezouar,
ministre marocain de l’Economie et des Finances…
Que diriez-vous à un jeune leader méditerranéen pour participer au YML
forum ?
Tout simplement que le YML sera un lieu d’échange pour rencontrer ses pairs,
nouer des relations et tisser un réseau international, un lieu
d’apprentissage pour approfondir ses connaissances au cours de sessions
plénières, un lieu pour réfléchir ensemble lors d’ateliers interactifs au
contact de spécialistes et d’experts ; enfin, un lieu d’action pour
contribuer au développement de projets concrets à échelle méditerranéenne,
euromaghrébine particulièrement. Je rappelle que le forum est une initiative
privée et indépendante soutenue par des entreprises partenaires convaincues
(en Tunisie, il s’agit de la BIAT, Tunisiana et Ernst&Young) des
opportunités que peut créer un rapprochement entre le Maghreb et l’Europe.
*Hassen Zargouni, membre du Board exécutif du Forum des jeunes leaders
méditerranéens
