Emploi – FEDELEC : la formation encore et toujours


Par Maha OUELHEZI

La problématique de
l’emploi a fait objet d’une rencontre ayant réuni le président du Comité de
la consultation nationale de l’emploi, M. Moncer Rouissi, avec la Fédération
nationale de l’Electricité, de l’Electronique et de l’Electroménager (FEDELEC).
Ce secteur emploie près de 120 mille personnes et connaît un important
développement surtout au niveau de sa branche câblage. Une niche qui attire
désormais de nouveaux investissements étrangers annoncés dans le nord-ouest
de la Tunisie, et qui vont s’ajouter aux enseignes déjà existantes. Sans
oublier en ce qui les concerne, les entreprises tunisiennes s’ouvrent et
s’internationalisent de plus en plus.

Toutefois, la question de l’emploi pose encore problème. Plusieurs freins à
l’embauche sont repérés par les professionnels du secteur. Le niveau de
formation est la principale problématique à laquelle ils se sont attaqués.
«On assiste de nos jours à des analphabètes bilingues, ayant une maîtrise
très faible de la langue française et la langue anglaise qui sont d’ailleurs
très demandés», a indiqué M. Hichem Elloumi, président de la FEDELEC.

D’un autre côté, M. Mohamed Sassi, directeur à la société COFAT, a précisé
que le choix de recrutement des jeunes diplômés repose beaucoup sur l’aspect
formation-qualification que sur les qualifications transversales. «C’est sur
l’aspect immatériel qu’il faudrait mettre l’accent. Des disciplines comme le
management des projets et la gestion des équipes pourraient renforcer la
formation initiale», a-t-il expliqué. Mais faudrait-il aussi axer sur la
formation liée à l’innovation et la conception des produits, qui ne sont pas
encore enseignés, et remédier au manque de gens spécialisés en logistique,
très sollicités par les entreprises.

Les représentants de la FEDELEC ont, ainsi, appelé à l’urgence d’action dans
la résolution de cette problématique puisqu’elle est incontestablement liée
à l’image du site Tunisie. Une telle donnée pourrait contribuer à le rendre
plus attractif aux yeux des investisseurs étrangers. Et même si on avance
toujours notre proximité avec l’Europe comme un avantage comparatif, le
Maroc nous devance puisqu’il est à une heure seulement. En ce qui concerne
la main-d’œuvre, c’est l’Egypte notre véritable challenger puisqu’en termes
de salaire, un employé tunisien vaut trois fois un employé égyptien, à
qualification égale.

En revanche, les représentants de la FEDELEC ont évoqué les délais trop
longs du dédouanement des marchandises qui remontrait à dix jours, alors
qu’au Maroc il se fait au bout de deux jours seulement, d’où une longueur
d’avance sur nous et qui a son pesant d’or, car le facteur temps devenu un
facteur de compétition presque au même titre que la législation douanière ou
autre. Ajoutons à cela, un coût de transport maritime jugé exorbitant. Deux
points qui pourraient entraver la performance des entreprises et leur
rayonnement à l’échelle internationale.

Disons que tout est lié. La bonne formation académique ferait certainement
ressortir des diplômés compétents. L’exploitation juste de ces compétences
engendrera absolument la pérennité de l’entreprise et sa promotion qui se
reflétera sur la performance de l’économie nationale. D’où le rôle sociétale
de l’entreprise qui devrait se développer davantage “pour la rendre plus
attractive pour son personnel et pour la société”, dira M. Elloumi. La
valorisation de cadres compétents et compétitifs devrait, ainsi, constituer
une .