La Bourse de Paris prudente avant l’annoce de la BCE, Natixis se redresse

à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

La Bourse de Paris restait en repli jeudi en fin de matinée, le CAC 40 cédant 0,75% dans un marché prudent avant la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne, seulement animé par la remontée des pétrolières et de Natixis.

A 11h55 (09h55 GMT), l’indice vedette perdait 33,54 points à 4.413,59 points, dans un volume d’échanges de 1,2 milliard d’euros, au lendemain d’une forte baisse de 2,03%.

Londres prenait 0,36%, Francfort abandonnait 1,17% et l’Eurostoxx 50 0,55%.

“Il y a de l’attentisme avant la BCE. Les gens se méfient du discours toujours un peu sévère de Jean-Claude Trichet”, le président de l’institut, qui s’exprimera à partir de 12h30 GMT, a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien.

Si les opérateurs tablent unanimement sur un maintien des taux directeurs à 4,25%, Global Equities s’attend à voir le président de la BCE “exprimer plus d’inquiétudes sur le niveau d’activité” en zone euro, laissant présager un assouplissement monétaire ultérieur.

“On aura peut-être un discours plus balancé. M. Trichet avait fait très mal au marché en juillet (en remontant ses taux d’un quart de point, ndlr), mais il sera bien obligé de tenir compte de la panne de croissance”, a estimé le vendeur d’actions.

Toutefois, rappelle le courtier Aurel, “les déclarations récentes de plusieurs membres du conseil des gouverneurs les montrent toujours très inquiets de la tendance de l’inflation à moyen terme”, certains jugeant même qu’un dérapage des salaires est “d’ores et déjà visible”.

Dans ces conditions, des propos plutôt offensifs sur le risque inflationniste restent possibles, et pourraient “provoquer un rebond momentané de l’euro sur le marché des changes”, une perspective peu favorable aux indices boursiers européens.

Après la BCE, les investisseurs surveilleront aux Etats-Unis la publication de l’enquête ADP sur l’emploi dans le secteur privé, à 12h15 GMT, avant les demandes hebdomadaires d’allocations chômage à 12h30 GMT, l’indice ISM d’activité dans les services à 14h00 GMT, puis les stocks de pétrole brut à 14h30 GMT.

TOTAL (+1,52% à 46,97 euros) et VALLOUREC (+0,65% à 173,11 euros) limitent le recul du marché, profitant “d’une chasse aux bonnes affaires en l’absence de publications”, et de l’éventualité d’une réduction de la production pétrolière décidée mardi prochain par l’Opep, selon le vendeur d’actions.

EDF (+0,33% à 55,33 euros), bien orienté, est parvenu à s’entendre avec deux actionnaires de son homologue britannique British Energy opposés au rachat de BE par EDF, les fonds d’investissement Invesco et M&G, selon l’agence financière Dow Jones Newswires.

DEXIA (+1,66% à 10,43 euros) est soutenu comme la veille par l’espoir “d’une attitude plus favorable des autorités américaines” vis-à-vis de sa filiale de rehaussement de crédit FSA, “le dossier qui a fait le plus de mal au titre”, d’après le vendeur d’actions interrogé par l’AFP.

PERNOD RICARD (+0,61% à 65,50 euros) profite du relèvement de la recommandation de JPMorgan, à “neutre” contre “sous-pondérer” auparavant, la banque américaine disant préférer le groupe français de spiritueux à ses concurrents.

EADS (-3,13% à 15,63 euros) recule nettement: un haut responsable de l’armée de l’Air américaine a dit craindre mercredi de nouvelles protestations dans le cadre du contrat des ravitailleurs remis en jeu par le Pentagone, qui compte publier son nouvel appel d’offres “cette semaine” avec un léger retard.

NATIXIS (+5,99% à 6,19 euros), en forte baisse à l’ouverture, se redresse sur des rumeurs d’entrée de la Caisse des dépôts à son capital, bien que plusieurs analystes aient déploré l’importante décote accompagnant sa levée de fonds.

EDF ENERGIES NOUVELLES (+1,01% à 45,13 euros) lance ce jeudi son augmentation de capital de 500 millions d’euros, au prix de 32,20 euros par action, avec période de souscription publique ouverte du 5 au 18 septembre inclus.

CLUB MEDITERRANEE (-3,69% à 30 euros) déçoit avec l’annonce d’un chiffre d’affaires trimestriel en ligne et surtout d’un ralentissement de ses réservations été, qui “interroge sur la sensibilité à la conjoncture” du groupe, selon le Crédit Mutuel-CIC.

Euronext (CAC 40)