Parc Technologique d’Elghazela : … Les vérités qui fâchent

Par : Tallel

Mercredi 9 juillet 2008, le
matin, une réunion d’urgence s’est tenue à la salle de conférence Alyssa à
Elghazela des technologies de la communication en présence de plusieurs
personnalités, à savoir :


– M. El Haj Glai, ministre des Technologies de la communication,
– M. Kamel Saadaoui, PDG de l’ATI,
– Mme Aïcha Ennaifer, directrice du Technopôle El Ghazela
– MM. Mousser Jerbi et Nizar Bouguila de Tunisie Telecom
– M. Omar Msseddi, directeur régional de Tunisie Telecom Ariana
– Les représentants des entreprises sises au technopôle : ST
Microelectronics, Ardea, Satec, Cynapys, Interactif offshoring, Focus,
etc.
 

Du coup, la première question qui nous vient à
l’esprit, c’est qu’est-ce qui peut réunir tout ce beau monde. En guise
d’introduction, le ministre des Technologies de la communication aurait
demandé aux différents représentants d’exposer leurs problèmes et les
difficultés qu’ils rencontrent dans leur vie professionnelle quotidienne.
Les principaux problèmes communs à toutes les entreprises sont clairs et
publiquement connus (comme l’a confirmé le ministre lui-même qui,
visiblement, était bien informé et cherchait vraisemblablement juste des
confirmations) :


– Les participants auraient cité l’instabilité des réseaux de
télécommunication au parc : des ruptures, l’absence de réseau ADSL
entreprise au niveau du parc, ce qui amène les sociétés à passer au réseau
ADSL light Pro qui n’est pas du tout adapté à ce genre d’activité
offshore. Les liaisons LS restent, selon les intervenants, excessivement
chères pour les PME!

– M. Mousser Jerbi de Tunisie Telecom a pris la parole pour annoncer
l’arrivée de 2 technologies nouvelles : la fibre et le SDSL. Le prix
annoncé pour la fibre est le même que celui actuellement pratiqué pour la
LS. Toutefois, la fibre ne sera disponible qu’à partir des débits de 2Mb.

– Autres problèmes soulevés par les participants à cette rencontre : le
problème des procédures administratives et celui de disponibilités de
lignes dans certaines zones.

– Ensuite, ils sont passés aux problèmes liés aux pertes de mails :
certains annoncent des pertes atteignant les 30% de mails perdus. Ce qui
pourrait être à l’origine de problèmes sérieux pour les entreprises
tunisiennes avec leurs partenaires européens.

– Les problèmes d’homologation rencontrés au niveau du CERT ont également
figuré au menu des discussions, un problème dû, lui aussi, aux lourdeurs
administratives, puisqu’il n’y a pas de vis-à-vis connu, ce qui allonge
anormalement le temps de l’homologation.

– Concernant l’achat de logiciels, licences et autres softwares via
Internet avec carte de crédit, les représentants des sociétés ont fait
remarquer au ministre que la procédure de la Banque centrale est non
adaptée avec la nature du secteur.
 

Prenez votre mal en patience, parce que le flot des
problèmes continue. Ah, si vous saviez les différents problèmes que
rencontrent nos entreprises ! Bon, continuons à égrener la liste de tous
ces petits pépins. En voici un : les microcoupures et autres coupures
générales d’électricité. Sur ce point, les chefs d’entreprise présents à
cette rencontre estiment que le réseau électrique est très mal dimensionné
et les équipements disponibles ne sont pas adaptés aux besoins. Le groupe
électrogène ne couvre pas la totalité du parc ! Il en découle d’énormes
défaillances au niveau des installations chaud/froid, qui poussent
certaines entreprises ayant élu domicile au parc de passer des saisons
entières sans climatisation et sans chauffage.

Au vu de tous ces problèmes, indirectement formulés sous formes de
doléances, le ministre aurait été à la fois clair et ferme, et aurait
lancé une série de mesures à effet immédiat afin de remédier aux problèmes
urgents. En voici quelques unes :


1) Tunisie Télécom doit avoir un bureau au parc pour servir les
entreprises ; l’opérateur des télécommunications doit, également, faire
des efforts sur les tarifs.
2) Un guichet unique au niveau de l’administration pour gérer les
problèmes des entreprises.
3) Un audit du réseau électrique doit être lancé immédiatement.
4) L’ATI fera le nécessaire pour canaliser le flux d’e-mails en assurant
la rapidité et leur intégrité.

Toujours selon notre source, le ministre a promis que d’autres mesures
seront annoncées ultérieurement. D’ailleurs, M. Glay n’a apparemment pas
fait les choses à moitié, puisqu’il aurait mis à la disposition des
entreprises les numéros directs du fax et du téléphone de son cabinet
ainsi que le numéro SOS du ministère. Un fait rare dans nos
administrations, un geste qui montre que la lourdeur administrative n’est
pas générale même si elle est fortement répandue.

Par ailleurs, le ministre a souligné l’importance du pôle technologique
ainsi que l’appui du président de la République pour encourager les
entreprises du secteur des TIC et les aider davantage à mieux assurer un
développement continu et ce dans les meilleures conditions.

Les entreprises auraient apprécié l’initiative prise par leur ministère de
tutelle lequel a montré une grande volonté à aider les différents
intervenants du secteur à mettre en place et à définir une nouvelle
logique de fonctionnement basée sur des services à forte valeur ajouté et
des contrats SLA dans un cadre d’interactivité totale.

Maintenant, l’avenir nous le dira… !