Philippe de Fontaine Vive et Henri-Luc Thibault, respectivement
vice-président de la BEI (Banque européenne d’investissement) en charge de
la Méditerranée et directeur du Plan Bleu, ont rendu le 2 juillet 2008, à
Paris, une étude portant sur le thème «Changement climatique, énergie et eau
en Méditerranée». Selon les résultats de cette étude, ‘’l’impact sur les
pays du Maghreb et du Machrek sera considérable tant d’un point de vue
économique qu’humain’’. Mais ce n’est pas une fatalité, car ‘’des
corrections sont possibles : le cumul des actions dans le domaine de
l’énergie permettrait, dès 2015, un bénéfice annuel d’au moins 30 milliards
de dollars’’.
En fait, l’étude de la FEMIP montre clairement que la Méditerranée est
particulièrement vulnérable au changement climatique puisque ‘’les
projections prévoient une augmentation de la température de 2,2 à 5,1°, une
baisse de la pluviométrie de 4 à 27%, une élévation moyenne du niveau de la
mer de 35 cm, ainsi que des évènements extrêmes (canicules, sécheresses ou
inondations) plus fréquents’’. Autrement dit des conditions qui sont à même
de modifier le cycle de l’eau et la biodiversité, à amplifier les dommages
déjà causés à l’environnement par les activités humaines en zones côtières
(qui représentent déjà 80% des sources de pollution marine) et qui risquent
de transformer lourdement l’agriculture, la pêche, le tourisme, sans oublier
le potentiel de production d’hydroélectricité.
Notre source note également que ‘’ces changements interviennent au moment…
où les besoins énergétiques des rives Sud et Est de la Méditerranée
explosent’’. Explication : ‘’ces pays produisent actuellement moins
d’électricité que la France pour 240 millions d’habitants. La production
d’énergie devra au moins être doublée pour répondre au défi démographique
(création de 22 à 58 millions d’emplois sur les 15 prochaines années),
répondre à l’accroissement de la demande générée par l’intensification du
cycle de l’eau (dessalement, traitement, transport, irrigation), par
l’urbanisation exponentielle (qui atteindra 74% en 2025) et par le maintien
de la croissance (5 à 8% par an)’’.
Pour ce faire, la BEI/FEMIP propose de ‘’repenser les politiques de
l’énergie, de l’eau et de la ville pour inverser la tendance’’, en
investissant, dès aujourd’hui, dans l’efficacité énergétique, les énergies
renouvelables et la modernisation de la production électrique afin de créer
des emplois et produire des bénéfices économiques annuels conséquents dès
l’horizon 2015: de 30 milliards de dollars (soit le PNB actuel de la
Tunisie) avec un prix du pétrole à 120 dollars/baril, à 43 milliards avec un
prix pétrolier à 175 dollars/baril et 49 milliards si un effort plus
important est consacré au développement des énergies renouvelables, suggère
l’institution financière européenne.
Mais pour y parvenir, les responsables de la FEMIP et du Plan Bleu en
Méditerranée estiment indispensable la mise en place d’une approche
renouvelée des politiques de gestion et de tarifs du secteur de l’énergie,
d’importants transferts de savoir-faire technologiques, tout en assurant une
réelle concordance entre les politiques énergétiques et la gestion des
secteurs de l’eau, de l’urbanisme, du tourisme, etc.
(Pour plus d’infos sur cette étude, site le site de la BEI :
www.bei.org/projects/publications/climate-change-and-energy-in-the-mediterranean.htm).
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A propos de la FEMIP
De 2002 à 2007, la FEMIP –qui est l’instrument
de la BEI dédié au développement des 9 pays partenaires méditerranéens– a
déjà consacré plus de 1 milliard d’euros à une centaine de projets de
protection ou de réhabilitation de l’environnement au Sud et à l’Est de la
Méditerranée. Elle a, en outre, proposé avec la Commission européenne un
«Plan d’action pour la dépollution de la Méditerranée» identifiant 44
projets prioritaires pour un total de 2,1 milliards d’€….
La FEMIP a pour mission de promouvoir le
développement de neuf pays, l’Algérie, l’Égypte, Territoires Palestiniens,
Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie et la Tunisie. Ses deux
priorités sont le soutien au secteur privé, moteur d’une croissance durable,
et la création d’un environnement propice à l’investissement, par des
infrastructures performantes et des systèmes bancaires modernisés. La FEMIP
est le principal partenaire financier de la région méditerranéenne, avec
plus de 7 milliards d’€ investis depuis 2002. Elle encourage également le
dialogue entre les deux rives de la Méditerranée, au niveau institutionnel,
mais aussi avec les représentants du secteur privé et de la société civile.
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À propos du Plan Bleu
Centre de réflexions et Observatoire
méditerranéen de l’environnement et du développement durable, le Plan Bleu
est un Centre d’Activités Régionales du Programme des Nations Unies pour
l’Environnement/Plan d’Action pour la Méditerranée (PNUE/PAM) créé, financé
et piloté par les pays riverains et par la Communauté européenne. Son
objectif, défini par la conférence intergouvernementale tenue à Split en
1977, est de développer la coopération régionale pour construire et mettre à
disposition un fonds de connaissances visant à faciliter la mise en œuvre
d’un développement soutenu qui soit respectueux de l’environnement. Le Plan
Bleu produit des analyses prospectives sur l’environnement et le
développement, assure une fonction d’observatoire méditerranéen du
développement durable et est le principal centre support de la Commission
méditerranéenne de développement durable (CMDD).
(Source : African Press Organization (APO)
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