L’Union Pour la Méditerranée sera-t-elle vraiment un nouvel élan au processus de Barcelone ?

L’Université privée de Montplaisir a organisé le 3 juillet 2008, en
collaboration avec la Délégation de l’Union européenne en Tunisie, une
conférence sur le thème «L’Europe et la Méditerranée : enjeux et
perspectives» en présence de M. Adrianus Koetsenruigter, ambassadeur et chef
de la Délégation européenne en Tunisie.

 

On peut rappeler au passage que cette manifestation se tient dix jours avant
de la tenue du premier sommet de l’Union Pour la Méditerranéen (UPM). Un
rendez-vous auquel tout le monde aspire, malgré les tensions qui le
précédent déjà ; l’Algérie et la Libye, par exemple, ont exprimé leur
réticence à y participer.

 

«L’Union Pour la Méditerranée constitue un nouvel élan pour le processus de
Barcelone», a souligné M. Koetsenruigter, qui n’a pas manifesté un grand
enthousiasme. Déjà avec l’annonce d’un échec prématuré du processus de
Barcelone, l’UPM aura-t-elle la chance de réussir plus aisément que son
prédécesseur ?

 

«Je ne pense pas. L’Union Pour la Méditerranée sera confrontée aux mêmes
défis du processus de Barcelone. Car les mêmes conflits persistent. Et ce
n’est pas évident qu’on y trouverait automatiquement des solutions. Ce qu’on
pourrait faire, c’est de se mettre autour de la même table et de créer cette
volonté de trouver des solutions concrètes», a indiqué le diplomate
européen.

 

Selon lui, ce qui a engendré l’échec du processus de Barcelone, c’est qu’on
a voulu faire en 15 ans ce qui ne pourrait se faire qu’en 50 ans et plus.
«C’est très idéaliste. L’UPM est aussi idéaliste, et il n’y a pas de mal en
ça. Mais elle est plus réaliste dans le sens qu’elle axe sur le concept de
co-responsabilité, aux dépens d’une volonté politique plus ou moins forte,
elle a réalisé une avancée sur le processus de Barcelone sur ce point», a
précisé l’ambassadeur européen.

 

Il ne reste plus qu’à attendre ce que le 13 juillet révélera.

 


M.O.