Crise alimentaire mondiale : Certains pays arabes frappés de plein fouet !

L’Alliance régionale arabe de l’Appel Mondial Contre la Pauvreté s’était
réunie à Amman en Jordanie, du 30 mai au 1er juin 2008, avec la
participation de 18 représentants des ligues nationales du Yémen, Bahreïn,
Jordanie, Palestine, Soudan, Egypte, Tunisie, Maroc et Liban, ainsi que l’ANND,
le réseau arabe des ONG de développement, coordinateur régional de
l’alliance.

 

Les participants ont discuté les effets néfastes de l’augmentation des prix
sur la situation alimentaire dans le monde arabe. Ils ont, ensuite, publié
un rapport détaillant les différentes facettes de cette problématique. Deux
chiffres frappants ont été mentionnés, dans ce cadre, à savoir : 800
millions de personnes (dont 70% de femmes) subissent les effets de la crise
alimentaire (ils ont besoin d’aide d’urgence) et les augmentations de prix
de produits alimentaires estimés par la FAO dépasse 57% en comparaison à
l’année dernière (huiles végétales : 97%, blé : 87%, produits laitiers :
58%, riz : 46%).

 

Ainsi, les participants ont montré que les effets directs de cette crise sur
les pays arabes se manifestent par l’augmentation des prix des produits
alimentaires, surtout pour les pays dépourvus de richesses pétrolières et de
ressources naturelles. «Ces pays subissent entre autres des conditions
climatiques difficiles, une pénurie des ressources en eau et une nature
faible en sol cultivable».

 

Le rapport publié suite à cette réunion explique, entre autres, que la crise
alimentaire dans le monde arabe s’explique par le manque de moyens
techniques et des investissements limités dans le secteur agricole.

 

Dans ce même cadre, les membres de l’Alliance ont confirmé la nécessité de
réformer les structures de l’ordre mondial, en particulier celle du commerce
international et d’encourager l’investissement dans la production agricole,
dans le cadre d’une coopération et d’une complémentarité régionale pour
répondre aux besoins alimentaires des citoyens dans les pays arabes.

 

Concernant l’énergie, le rapport affirme que le secteur est confronté à de
nombreux défis dont l’augmentation de la demande et la faiblesse de
l’utilisation des énergies alternatives, en particulier dans les régions
rurales et urbaines pauvres. S’y ajoutent un faible soutien au développement
des énergies renouvelables et la faiblesse des outils adéquats au soutien de
techniques favorisant une énergie propre dans la région. A préciser
toutefois que certains pays comme la Tunisie font des gros efforts en
matière d’utilisation d’énergies renouvelables, même si les résultats sont
encore modestes.

 

Les participants rappellent, dans ce sens, que malgré l’engagement affiché
des pays arabes au développement durable, les politiques suivies demeurent
largement inadéquates. En effet, si 18 pays arabes ont signé la Convention
Cadre des Nations unies sur le Changement Climatique, l’Egypte est le seul
pays qui ait ratifié le Protocole de Kyoto et 12 autres l’ont signé (dont la
Tunisie).

 

Par ailleurs, les membres de l’Alliance régionale arabe de l’Appel Mondial
Contre la Pauvreté ont formulé et adressé des recommandations aux chefs d’Etat
et de gouvernement réunis à Rome, entre le 3 et le 5 juin 2008. Parmi les
propositions les plus intéressantes, on note : l’activation de la
coopération internationale pour le développement, afin d’aider les pays en
développement à surmonter les effets de la pauvreté et à réaliser les
Objectifs de Développement du Millénaire, en insistant sur la nécessité
d’assurer la sécurité alimentaire comme élément de base de la sécurité
humaine. Le renforcement de la place des politiques nationales de sécurité
alimentaire au cœur des stratégies de développement et l’accompagnement des
politiques encourageant l’investissement et la production agricole locale.

 

Au sujet de l’énergie, le rapport propose de soutenir davantage le
renforcement des capacités des pays arabes, le transfert des technologies
protectrices de l’environnement et le soutien de la coopération régionale en
matière d’observation des changements climatiques et des stratégies pour
diminuer l’émission des gaz à effet de serre. Le rapport explique qu’il est
«demandé aux donateurs et aux multinationales de faciliter le transfert des
technologies adaptées à la protection de l’environnement dans la région
arabe».


H.C.