Pétrole : le G8 et l’Asie inquiets de la hausse des prix, réclament plus de production

 
 
[08/06/2008 13:51:36] AOMORI (AFP)

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élégations participant à la réunion sur l’énergie, le 8 juin 2008 à Aomori (Japon) (Photo : Toru Yamanaka)

Onze pays représentant les deux-tiers de la consommation d’énergie de la planète se sont déclarés inquiets dimanche des et ont appelé à une augmentation de la production, alors que plane le risque d’une récession mondiale, selon le Japon.

Les ministres de l’Energie des pays industrialisés du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) ont tenu une première réunion à Aomori (nord), élargie ensuite à trois puissances économiques asiatiques (Chine, Inde, Corée du Sud).

“Nous partageons de vives inquiétudes à propos du niveau actuel des prix du pétrole”, ont déclaré les 11 pays dans un communiqué commun à l’issue de la rencontre.

Ils ont estimé qu’il y avait “un besoin urgent d’augmenter les investissements dans le secteur énergétique” pour développer la production de pétrole et tenter de freiner la hausse des prix.

Le cours du brut, qui a été multiplié par cinq depuis 2003, a franchi un nouveau record vendredi à New York, à 138,54 dollars. Les analystes s’attendent à ce qu’il atteigne les 150 dollars d’ici juillet.

“Nous soulignons le besoin de maximiser l’investissement dans notre propre production nationale”, ont d’abord expliqué les onze pays dont certains, comme la Russie, les Etats-Unis et le Canada, sont d’importants producteurs de brut.

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écembre 2008 (Photo : Hommedal, Marit)

Ils ont aussi appelé “les autres pays producteurs de pétrole à augmenter l’investissement pour maintenir un bon approvisionnement des marchés”, tout en reconnaissant que la tension sur les prix était aussi due à des facteurs “structurels de long terme”, comme la croissance de la demande.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui représente 40% de la production mondiale, a jusqu’à présent refusé d’augmenter sa production, jugeant que la hausse des prix était due à la spéculation et non à un déficit d’offre.

“Si nous laissons la situation comme elle est, nous pourrions arriver à une récession de l’économie mondiale”, a prévenu le ministre japonais de l’Energie, Akira Amari, en ouverture des débats.

Il a ajouté qu'”assurer la sécurité énergétique, dont la stabilité du marché du pétrole”, devenait “une priorité majeure” pour les grands pays consommateurs.

Après la réunion, il a expliqué que les participants avaient créé un cadre commun, le Partenariat international pour la coopération sur l’efficacité énergétique (IPEEC), consacré aux économies d’énergie.

Selon le commissaire européen à l’Energie, Andris Piebalgs, “l’ère de l’énergie bon marché semble terminée et aucune économie ne devrait parier sur un retour à des prix bas”.

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à l’issue de la rencontre du G8 et des puissances asiatiques à Aomori le 8 juin 2008 (Photo : Toru Yamanaka)

“Il est préférable de lancer dès maintenant des investissements dans la technologie pour l’efficacité énergétique et l’énergie propre”, a-t-il estimé.

La réunion d’Aomori fait partie d’une série de rencontres ministérielles préparant le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G8, organisé par le Japon du 7 au 9 juillet à Toyako (nord).

La lutte contre le réchauffement climatique en sera l’une des priorités et M. Amari a souligné que les 11 pays réunis dimanche, qui consomment 65% de l’énergie mondiale, rejetaient aussi 65% des émissions de CO2.

“Le changement climatique et les questions énergétiques sont les deux faces d’une même pièce”, a-t-il estimé.

Samedi, les Etats-Unis, le Japon, la Chine, la Corée du Sud et l’Inde ont appelé à l’élimination progressive des subventions sur les carburants. La Chine et l’Inde ont toutefois refusé de s’engager sur un calendrier, en arguant qu’elles étaient encore des pays en développement.

 08/06/2008 13:51:36 – Â© 2008 AFP