Capital investissement : la Tunisie dans le «Top five» de la région MEDA


Par Moncef MAHROUG

La Tunisie, qui a
récemment accueilli la deuxième édition d’Euromed Capital Investment Forum,
est une force montante du capital investissement, à l’échelle de la région
méditerranéenne. Selon une étude d’ANIMA Investment Network, intitulée «Med
Funds : panorama du capital investissement dans la région MEDA», la Tunisie
figure en quatrième position –avec la Turquie dont les fonds ont, cependant,
levé beaucoup plus de capitaux (1,2 milliard de dollars)- par le nombre de
fonds actifs -9, avec 64 millions de dollars en capitaux levés, derrière
Israël, le Maroc (18 fonds et 846 millions d’US$), et l’Egypte (10 fonds et
611 millions d’US$).

 

A l’échelle du Maghreb, le champion parmi les entreprises du secteur, est
tunisien. Il s’agit d’Integra Partners, composés des sociétés jadis
regroupées sous le label «Tuninvest». Aujourd’hui composé de huit sociétés (Tuninvest
Finance Group, Tunisie Valeurs, Tuninvest Corporate Finance, Africinvest
Capital Partners, MaghrebInvest Algérie, Integra Bourse Algérie, Marocinvest
et Integra Bourse Maroc), Integra Partners est présent dans les trois pays
du «Maghreb central » (Tunisie, Algérie et Maroc).

 

A vrai dire, Israël est un cas à part. Entré dans cet activité vers le
milieu des années 1990, et ayant bénéficié, -fuite de cerveaux de l’ex-URSS
et intégration à l’économie du capital risque de la Silicon Valley, selon
l’étude d’ANIMA Investment Network-, l’Etat hébreu un champion régional en
la matière, avec plus de 180 fonds actifs (57% du total), et près de 17
milliards de dollars levés, soit 54% du montant mobilisé dans la région MEDA.
Mais même si Israël a toujours une position prépondérante, la part des
autres pays de la région dans les capitaux levés est en train d’augmenter
rapidement.

 

Ainsi, les capitaux levés par 141 fonds (15,2 milliards d’US$), durant les
trois dernières années, sont supérieurs aux stocks levés pendant les quinze
années précédentes (14,3 milliards d’US$).

 

Venue tardivement –au début des années 2000- au capital investissement, la
région MEDA connaît donc actuellement une forte croissance dans ce domaine
«traversé par des doutes profonds ailleurs dans le monde », selon l’étude d’ANIMA.
Malgré cela, la situation du capital investissement dans cette partie du
monde «n’est pas parfaite » selon l’étude d’ANIMA.

 

D’abord, alors que le financement des PME constitue une priorité pour les
pays méditerranéens, la tendance dans la région est actuellement aux «méga
fonds ». Ensuite, à 7,4 millions d’US$, le ticket d’entrée est souvent trop
élevé pour les PME locales.

 

Enfin, les sorties pour les fonds sont parfois difficiles. Néanmoins,
l’étude estime qu’il «est encore trop tôt pour juger de la qualité et de la
rentabilité des sorties en MEDA (hors Israël) puisque la majorité d’entre
elles sont encore en suspens».