Semaine raccourcie pour Wall Street, au rythme du pétrole

 
 
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La Bourse de New York, le 1er octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[25/05/2008 10:55:15] NEW YORK (AFP) Désormais focalisée sur les risques accrus d’inflation, la Bourse de New York n’aura que quatre séances la semaine prochaine pour tenter de rebondir, demeurant à la merci de l’agitation du marché pétrolier.

Lundi, les marchés américains seront fermés en raison du jour férié du Memorial Day.

Sur la semaine écoulée, “le catalyseur le plus négatif du marché a été les craintes d’inflation, ce qui est relativement nouveau” pour Wall Street habitué à trembler depuis des mois pour la résistance de l’économie, explique Art Hogan, analyste de la maison de courtage Jefferies.

Entre un bond de l’indice de base des prix à la production, des records quotidiens du prix du pétrole et la prudence nouvelle de la Réserve fédérale américaine (Fed) face à l’envolée des prix, le spectre de l’inflation se situe désormais au coeur des préoccupations de Wall Street.

“Les prix élevés du pétrole devraient agir comme un sérieux poids sur la production et la consommation, ce qui accroît le risque d’une récession plus longue et plus profonde”, rappellent Joseph LaVorgna et Carl Riccadonna, économistes à la Deutsche Bank.

Et cette nouvelle ombre jetée sur les perspectives de l’économie américaine, juste au moment où l’horizon semblait quelque peu s’éclaircir, a poussé les investisseurs à délaisser le marché boursier, alors qu’en parallèle les ordres ont afflué sur le marché du pétrole où les cours ont atteint jusqu’à 135 dollars le baril jeudi.

Sur les cinq séances de la semaine, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a abandonné 3,90% pour terminer vendredi à 12.479,63 points et l’indice élargi S&P 500 a fondu de 3,47% à 1.375,93 points. C’est la plus mauvaise performance hebdomadaire de ces deux indices depuis la première semaine de février.

L’indice Nasdaq, à forte composante technologique, a aussi nettement reculé, cédant 3,33% à 2.444,67 points.

Le marché obligataire a timidement tiré profit de cet essoufflement boursier. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens contraire du prix des obligations, a baissé à 3,831%, contre 3,850% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,557% contre 4,579%.

Au retour du week-end prolongé, Wall Street se concentrera sur une série d’indicateurs macroéconomiques, avec une attention particulière sur la consommation, avec l’évolution de la confiance des consommateurs en mai (mardi) et les dépenses des ménages (vendredi), et sur la croissance économique, avec la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre (jeudi).

Si les indicateurs liés à la consommation devraient être une nouvelle fois moroses, les analystes de Lehman Brothers espèrent une révision à la hausse des chiffres du PIB.

Avec les chiffres des commandes de biens durables (mercredi) et l’activité industrielle de la région de Chicago (vendredi), l’attention se tournera également vers la vigueur de l’activité des entreprises, prise en étau entre une consommation frileuse et des coûts qui explosent.

“Les entreprises ont de plus en plus de mal à compenser les prix croissants de l’énergie par des gains de productivité et nous allons faire face à davantage de déceptions sur les résultats du deuxième trimestre”, avertit d’ores et déjà Frederic Dickson, analyste de DA Davidson.

Toutefois, la semaine prochaine, en l’absence d’indicateurs d’inflation de premier ordre, et à la condition d’une accalmie sur le front du pétrole, Wall Street pourrait se redresser timidement, juge M. Hogan.

Mais “cela va être une semaine raccourcie et les semaines réduites ont toujours une drôle de tendance à ne pas avoir de logique claire”, note-t-il.

 25/05/2008 10:55:15 – Â© 2008 AFP