Web : transmettre le virus aux entreprises tunisiennes

Des entreprises
tunisiennes parmi les plus importantes ont fini par adopter les outils du
webmarketing. Internet, de par sa structure non hiérarchisée, permet en
effet la transmission instantanée et simultanée d’un message à des millions
de personnes. Et à peu de frais, s’il vous plait. Différentes stratégies
sont possibles. On peut, par exemple, profiter du bruit fait autour d’un
événement, pour lancer une campagne de pub sur la même thématique. Une
tactique utilisée par les publicitaires, mais aussi par les journalistes. Le
sponsoring, qui associe une marque à une compétition sportive ou à un
spectacle, n’est pas réellement une nouveauté. Les plus retors arrivent même
à se faire de la publicité, en profitant de celle des autres ! Le site «Manahkich»,
de l’agence Access to E-business en est le parfait exemple. La presse, même
si elle poursuit des buts différents, ne fait pas autre chose. Puisque pour
susciter l’intérêt du lecteur, elle doit coller à son quotidien. Quitte à
glisser dans les articles, les éléments que l’on veut réellement
transmettre.

 

Pour pouvoir utiliser les
armes du marketing viral, encore faut-il avoir développé un bon «virus» à
inoculer. Parce qu’à la base de ce type d’approche, c’est le contenu proposé
lui-même qui doit susciter l’intérêt, en aiguisant la curiosité des
internautes ciblés. Dans ce cas de figure, il s’agit donc de concevoir un
message à même d’intéresser les clients. Le point fort c’est que l’on peut
imaginer une large gamme de supports, qui vont du mini-clip vidéo à la
diffusion de résultats d’une enquête scientifique qui servent les intérêts
de l’entreprise cliente, une chanson drôle dont les paroles martèlent un
slogan…

 

Un constructeur japonais
d’écrans d’ordinateurs a ainsi commandé une étude pour démontrer l’impact
des moniteurs de 19 pouces sur la productivité des employés. Sans même citer
sa propre marque dans le papier publié. Une étude que même le
Webmanagercenter a fini par publier. Il s’agissait en fait d’une enquête
intéressante, puisqu’elle touchait directement des millions d’utilisateurs
de l’informatique. Une fois mis en ligne, les résultats ont fini par faire
le tour du web mondial. L’usage du fameux «copier-coller» facilitant le
travail des rédacteurs, toujours en chasse d’infos croustillantes. Un coup
de marketing réellement viral, et particulièrement bien réussi. Sans tambour
ni trompettes, ni animations flash qui décoiffent. Un simple texte, mais
avec des éléments d’informations susceptibles de toucher la masse. En plein
dans le mille. La promotion du film «VHS Kahloucha» constitue, dans le même
état d’esprit, mais dans un tout autre registre, un véritable cas d’école.
Des photos des scènes les plus attractives ont été livrées à la curiosité
des internautes tunisiens.

 

On s’éloigne donc
clairement du territoire réservé de nos web agencies, pour empiéter
largement sur celui des concepteurs publicitaires, rédacteurs-concepteurs,
et autres réalisateurs. Parce que le web est un support particulier,
remixant tous les médias qui l’ont précédé. Et s’il s’agit de communication
écrite, des journalistes feront à coup sûr mieux l’affaire qu’un webdesigner.
Pour un clip-vidéo, la web agency la plus créative ne saura pas réellement
proposer un film digne de ce nom. A contrario, reprendre systématiquement
les éléments graphiques d’un spot publicitaire sur un site web, sous
prétexte de conserver la même ambiance risque de mener au flop sur internet.
C’est ce qui est pourtant arrivé à l’un des plus importants annonceurs
tunisiens. Et on a encore trop tendance à faire l’amalgame dans notre pays,
entre le message à diffuser et les canaux utilisés. Une confusion parfois
savamment entretenue. Et pour cause. Certaines agences y trouvent leur
compte. Le webmarketing tunisien commence pourtant à être reconnu. Le virus
de cette discipline naissante a été transmis aux sociétés tunisiennes. Les
exemples récents de l’ATB, Tunisiana et Tunisie Télécom en témoignent.


O.C.