[05/04/2008 09:31:25] NEW YORK (AFP) Après avoir étonnamment bien résisté à la perspective renforcée d’une récession économique aux Etats-Unis, la Bourse de New York va chercher à garder son optimisme pendant une semaine de transition, avant la déferlante de la saison des résultats d’entreprises. L’économie américaine détruit des emplois depuis trois mois, l’activité tant industrielle que dans les services continue de se contracter… mais les investisseurs ont préféré noter que les chiffres publiés au cours de la semaine écoulée n’étaient pas plus mauvais que ceux du mois de février. Ils se sont mis à espérer que “l’économie a peut-être touché un plancher en mars et va se retourner”, explique Marc Pado, analyste de Cantor Fitzgerald. Après avoir traversé son plus mauvais trimestre en plus de cinq ans, Wall Street a ainsi débuté le deuxième trimestre sous de meilleurs auspices. Sur la semaine écoulée, l’indice vedette Dow Jones a gagné 3,22%, pour finir vendredi à 12.609,42 points. Il avait engrangé presque 400 points sur la seule séance de mardi. La progression de l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, a été encore plus marquée, puisqu’il a grimpé de 4,86% à 2.370,98 points. Cela représente sa plus forte progression hebdomadaire depuis août 2006. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) a également nettement avancé sur la semaine, de 4,19% à 1.370,40 points. Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,481%, contre 3,466% vendredi dernier, mais celui à 30 ans a baissé à 4,318% contre 4,345%. Après le sauvetage in extremis de la banque Bear Stearns et les levées de fonds réussies des banques Lehman Brothers et UBS, “la crise du crédit n’est pas terminée, mais il y a de plus en plus d’éléments laissant percevoir que les pires jours sont passés”, affirme Frederic Dickson, analyste de DA Davidson & CO. “Le marché est prêt à aller de l’avant” de nouveau, assure M. Pado. “La prochaine étape de ce processus (de rétablissement) va être de voir comment les investisseurs réagissent” aux résultats d’entreprises, et surtout ceux du secteur financier, considère M. Dickson. En effet, la période des résultats trimestriels sera lancée officiellement par le géant de l’aluminium Alcoa lundi. Mais à part General Electric vendredi, la saison n’en restera encore qu’à ses prémices et n’entrera à plein régime que la semaine suivante. Par ailleurs, côté macroéconomique, “outre les habituels indicateurs hebdomadaires, il y a relativement peu de chiffres attendus, qui sont de nature à faire bouger le marché”, relèvent les analystes de l’agence d’informations financières Briefing.com. Les investisseurs scruteront tout de même les minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed), au cours de laquelle la banque centrale américaine avait encore baissé son principal taux directeur, l’amenant à 2,25%. “Les minutes vont être attentivement examinées pour avoir un nouvel aperçu des perspectives de la Fed sur l’économie et les marchés financiers”, estiment les analystes de Lehman Brothers. De plus, à l’approche de la réunion suivante, à la fin du mois, “il sera intéressant de voir le degré de divergences entre les membres du comité de politique monétaire”, soulignent-ils. Le 18 mars, deux membres du Comité de politique monétaire de la Fed s’étaient prononcés pour une hausse moins importante que celle finalement décidée. |
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