La Bourse de Paris plonge (-3,51%), avec la crise financière

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[17/03/2008 17:58:10] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a terminé en très forte baisse lundi, l’indice CAC 40 perdant 3,51%, assommé par les derniers rebondissements de la crise financière: le rachat pour une bouchée de pain de la banque Bear Stearns et les nouvelles mesures d’urgence prises par la Fed.

L’indice parisien a abandonné 161,11 points à 4.431,04 points, dans un volume de transactions important de 8,52 milliards d’euros. Sa chute atteint 21,07% depuis le début de l’année, et il est désormais à ses niveaux de novembre 2005.

Même affolement sur les autres places européennes, puisque Londres a cédé 3,58%, Francfort 4,08% et l’Eurostoxx 50 3,55%.

“Ca a été une dure, dure journée. Il y a eu un effet de surprise avec Bear Stearns, dont on savait qu’elle était la plus exposée, mais qui communiquait en sens inverse il y a à peine une semaine”, a expliqué Yves Marçais, vendeur institutionnel chez Global Equities.

Le 12 mars, le PDG de la banque d’affaires américaine, Alan Schwartz, laissait en effet espérer que son établissement serait bénéficiaire au premier trimestre

Deux jours plus tard, la banque faisait part de ses difficultés et elle a finalement été vendue dimanche et dans l’urgence pour une somme dérisoire, 236 millions de dollars environ, à sa compatriote JPMorgan Chase.

“Il y a du coup une crise de confiance sur les valeurs bancaires. Puisque Bear Stearns a menti, caché, dissimulé, qu’est-ce qui nous dit que d’autres banques, comme Lehman Brothers, n’ont pas les mêmes problèmes”, selon M. Marçais.

Lehman Brothers était d’ailleurs en forte baisse ce lundi à Wall Street, qui résistait pourtant mieux que les marchés européens. Cette résistance américaine a permis un temps au CAC 40 de très légèrement redresser la tête en cours de séance, alors qu’il était tombé jusqu’à 4.416,71 points (-3,82%) en début d’après-midi.

A la crainte d’une crise systémique dans le secteur financier venaient alors s’ajouter deux indicateurs macroéconomiques décevants aux Etats-Unis, l’indice de l’activité industrielle de la région de New York et, surtout, la production industrielle américaine, en baisse de 0,5% en février par rapport à janvier.

“Il y a de plus en plus de raisons de considérer que les Etats-Unis sont déjà entrés en récession, offrant à la Réserve fédérale américaine une raison supplémentaire de baisser de 100 points de base son principal taux directeur” lors de sa réunion de mardi, a commenté James Knightley, d’ING.

“On en est au point où si c’est moins que 100 points de base, le marché sera déçu. Et à 100 points de base, il n’est pas sûr que cela suffise à remettre du baume au coeur des marchés”, a de son côté jugé M. Marçais.

Dimanche, la Fed avait déjà baissé en urgence son taux d’escompte et annoncé la création d’une nouvelle facilité de crédit pour aider les grandes institutions à prêter aux autres acteurs financiers.

NATIXIS (-9,37% à 7,93 euros) BNP PARIBAS (-4,69% à 53,85 euros), DEXIA (-5,02% à 15,71 euros) et SOCIETE GENERALE (-8,39% à 62,98 euros) ont subi de plein fouet le rachat de Bear Stearns et les craintes de crise systémique dans le secteur financier.

ALSTOM (-8,54% à 124,29 euros) a chuté dans la foulée de son concurrent allemand Siemens qui a lancé un avertissement sur résultats. “La période d’euphorie sur les +cycliques longues+ et le caractère défensif de Siemens et Alstom prend un coup très rude”, ont noté les analystes de CM-CIC.

EADS (-12,68% à 13,77 euros) est la plus forte baisse du service de règlement différé (SRD). “Le titre est très exposé à la baisse du dollar”, a rappelé M. Marçais.

AIR FRANCE-KLM (-4,38% à 15,28 euros): le conseil d’administration de la compagnie aérienne Alitalia a approuvé dans la nuit de samedi à dimanche l’offre de reprise présentée par le groupe franco-néerlandais. “Il reste quelques interrogations politiques sur ce dossier”, a noté le vendeur d’actions de Global Equities.

Quelques valeurs défensives comme AIR LIQUIDE (-0,09% à 92,06 euros) ou FRANCE TELECOM (-0,24% à 20,58 euros) ont fait office de valeur refuge et ont limité les dégâts.

EURONEXT (+0,01% à 92,08 euros): l’opérateur boursier enregistre la seule hausse du service de règlement différé.

Le CAC 40 en direct

 17/03/2008 17:58:10 – © 2008 AFP