Comete Engineering à la conquête de la galaxie africaine


Par Mohamed BOUAMOUD

En vingt ans d’existence, ce bureau d’études s’est forgé une respectabilité
et une notoriété qui lui ont valu d’être impliqué dans des projets de grande
envergure en Tunisie, évidemment, mais aussi en Europe et surtout en
Afrique.

 

Il fallait être très rêveur, donc peu réaliste, pour lancer en ce milieu de
l’année 1986 un bureau d’études et s’attaquer tout de go au marché
international, alors qu’on n’avait même pas un soupçon de réputation dans
son propre pays. Aujourd’hui, avec le recul, il faudrait se résigner à
l’évidence que c’est la carrure de l’homme par qui était lancée l’idée du
projet qui avait amené le groupe de départ à financer le capital initial. Il
y avait la Belge Tractebel Ingénierie, entrée avec 45%, la Société
financière internationale de la Banque Mondiale avec 15%, la BTKD avec 15%,
quelques actionnaires privés avec 15 %, et le cerveau du Bureau avec…10%.

 

La toute première activité du Bureau, dit Comete Ingineering, avait consisté
en l’étude technique et la supervision des travaux d’un hôtel en Turquie sur
financement de bailleurs de fonds arabes (EAU). Jusque-là, les investisseurs
arabes confiaient leurs dossiers à des bureaux d’études anglais. Et voilà
que, de but en blanc, un Tunisien, certes cadre supérieur mais sans
références propres pour un bureau à peine monté, se fait fort de briguer le
dossier. Après moult hésitations, mais grâce à une offre de…50 % de moins
que celle proposée par des Britanniques, le marché est enfin confié à ce
Tunisien de 33 ans du nom de Radhi Meddeb. Nous sommes tout au début de 1987
lorsque Comete, sur un hôtel estimé à 24 millions de dollars, tire ses
premiers honoraires convenus à 700 mille dollars. S’ensuivra plus tard un
projet de reconversion d’une friche industrielle dans la région parisienne.
Puis, pour le compte de l’UNESCO, un dossier portant sur l’identification de
projets dans le cadre d’une industrie culturelle sur la région du monde
arabe. En somme, les chiffres d’affaires réalisés en 87-88 par Comete l’ont
été plutôt à l’étranger.

 

Mais c’est déjà un nom qui monte en Tunisie et qui dispose déjà d’une
(petite) carte internationale. En se tournant vers le marché local, sans
perdre de vue l’international, Comete va évoluer de manière très
significative, pour ne pas dire spectaculaire. Et à commencer par le capital
du Bureau qui passera de 220 mille dinars en 1986 à un million de dinars
actuellement, cependant que la donne change à son tour : Radhi Meddeb avec
51 %, Tuninvest avec 30 %, la BTKD avec seulement 5,6 %, le DGA, M. Walid
Bel Hadj Amor, avec 10 %, le reste étant financé par les cadres mêmes de
l’entreprise. Encore une évolution et non des moindres, les filiales nées de
Comete, à savoir : Comete International (totalement exportatrice), Comete
Immobilière, et Comete Engineering Algérie.

 

Au total, la maison mère emploie
une centaine de personnes à Tunis et une petite trentaine à l’étranger ; ils
sont des ingénieurs, des économistes et des techniciens supérieurs. C’est un
bureau pluridisciplinaire intervenant dans les différents métiers de
l’ingénierie classique, mais aussi dans des solutions d’aménagement du
territoire, d’urbanisme, d’environnement, et d’études économiques avec tout
ce que cela implique comme conseil, assistance aux entreprises, etc.

 

En Tunisie, Comete est intervenue dans des projets à caractère sportif
(stades de foot et d’athlétisme de Radès), éducationnel, de santé,
d’infrastructure… Dans son portefeuille, on peut lire l’étude prospective
pour la mise en place d’une zone de libre-échange entre la Tunisie et l’U.E.
réalisée en 1995, l’accompagnement de grands investisseurs pour la
privatisation des cimenteries avec BNP Paribas, et la privatisation de la
STIA.

 

A l’étranger, notamment en Afrique, le portefeuille clients de Comete est
tout aussi prestigieux. On cite la Mauritanie (Aéroport de Nouakchott), le
Mali (liaison routière entre Nouakchott et le Mali), l’Algérie (le Métro
d’Alger avec ses stations et ses tunnels), des projets d’investissements
hôteliers pour le compte d’Accor en Algérie, et d’autres à vocation
agroalimentaire pour Danone (toujours en Algérie), le Cameroun (hôpital), et
le Tchad (projets agricoles) pour ne citer, sur la vingtaine, que quelques
pays africains où Comete dispense son savoir-faire dans les domaines de
l’ingénierie et de l’infrastructure.

 

L’année 2007 a particulièrement été fructueuse pour ce Bureau d’études dont
le chiffre d’affaires a augmenté de…90% par rapport à 2006 : il frise les
6,5 millions de dinars. Grâce, selon son management, à la qualité de ses ingénieurs et de ses
prestations, Comete Engineering, pour qui l’année 2008 s’annonce à son tour
très bonne sinon meuilleure, ambitionne de conquérir le maximum de marchés
africains. Ce qui ne saurait être pris pour un rêve, mais pour un réalisme
s’appuyant sur vingt ans d’expérience et une multitude de références dans,
au moins, deux continents.