L’éloge du mulet tunisien

L’éloge du mulet tunisien

Nos côtes sont plutôt accueillantes, les poissons qui affluent de toutes les
mers du monde pour y prospérer ne nous contrediront pas. 332 espèces de
poissons ont élu domicile dans nos eaux territoriales. Nos ressources
poissonneuses sont respectables, avec 111.000 tonnes de production annuelle,
dont 53.000 de poisson bleu. Elles font le bonheur des gastronomes, et des…
réalisateurs de cinéma. Notre Kechiche doit une petite part du succès de son
film, «le grain et le mulet», à notre mer si poissonneuse. Il n’est pas
question, ici de pêcher en eaux troubles, mais de rappeler quelques
réalités. Si quelques tunisiens ont choisi d’émigrer, les poissons, eux,
viennent de loin pour nager près de nos côte. 21 nouvelles espèces, venues
de la mer Rouge et de l’océan Atlantique, ont ainsi débarqué sans tambour ni
trompettes, ni même carte de séjour valable. On les imagine nager, à
contre-courant, s’il le faut, pour arriver à bon port, et s’installer sur
nos côtes.

 

Une info rediffusée par nos frères saoudiens, plus précisément par leur
agence de presse, apparemment fière des pérégrinations et du succès,
remporté par le mulet tunisien, honoré par les pontes du cinéma français. Un
succès qui rejaillit sur tous les Arabes, qu’ils soient loups des mers,
mulets, ou même muets comme des carpes d’eau douce. Mais à faire l’éloge du
mulet, on pourrait fâcheusement oublier le thon, dont la splendeur est louée
jusqu’aux ports japonais. Et notre production nationale, malgré ses 3000
tonnes annuelles, a bien du mal à suivre la demande. Un thon rouge, comme il
se doit, bien différent de son collègue rosâtre qui végète dans les
lointaines eaux asiatiques.


O.C.