Suez et GDF se prévalent de résultats 2007 record pour vite se marier

 
 
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Jean-François Cirelli, le PDG de Gaz de France, lors de l’annonce des résultats du groupe le 27 février 2008 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[27/02/2008 18:16:19] PARIS (AFP) Suez et Gaz de France se sont prévalus de résultats 2007 record pour redire leur détermination à se marier vite, avant l’été, malgré l’opposition des syndicats à GDF qui jouent la montre.

Les deux groupes d’énergie français ont publié leurs résultats annuels respectivement mardi et mercredi, peut-être pour la dernière fois séparément depuis qu’ils ont présenté, le 3 septembre, un nouveau projet de fusion.

Ce rapprochement prévoit notamment une mise en Bourse de Suez Environnement, la branche eau et déchets de Suez, et une détention de 35,6% du capital du nouvel ensemble par l’Etat français.

En 2007, une meilleure rentabilité et des prix élevés de l’électricité ont porté le bénéfice de Suez à 3,9 milliards d’euros (+8,8%), tandis qu’un climat plus froid en fin d’année et de meilleures ventes de gaz ont hissé celui de GDF à 2,5 milliards (+7,6%).

Leurs ventes cumulées approchent les 75 milliards d’euros, avec 47,5 milliards pour Suez (+7,2%) et 27,4 milliards pour GDF (-0,8%).

GDF et Suez ont réalisé de “très bonnes performances en 2007, témoignant de la solidité et de la rentabilité de l’ensemble des activités des deux groupes”, a résumé le PDG de Suez, Gérard Mestrallet.

C’est même le projet de fusion qui a renforcé “la capacité de Suez à conjuguer croissance soutenue, discipline financière et rentabilité récurrente”, selon lui.

Quant à GDF, “l’accélération de (sa) croissance” au second semestre “augure d’une belle année 2008” avec la création d’un “nouveau leader mondial de l’énergie”, a estimé son PDG, Jean-François Cirelli.

Pour signifier qu’ils travaillent déjà ensemble, Suez et GDF ont annoncé lundi l’achat, à 50-50, d’une importante centrale électrique à cycle combiné (de gaz et vapeur) de 1.875 mégawatts au nord-est de l’Angleterre.

Main dans la main, les deux groupes ne peuvent cependant pas encore se marier car ils ont besoin de l’avis, pourtant seulement consultatif, de leurs instances du personnel avant de poursuivre le processus.

Les instances de Suez ont rendu leur avis. Mais la justice a fragilisé le calendrier chez GDF en ordonnant, en janvier, à la direction de fournir de nouvelles informations à son personnel.

Le comité européen d’entreprise de GDF a promis une réponse le 11 mars, et M. Cirelli espère un avis du comité central d’entreprise “courant avril”.

M. Mestrallet a déclaré mardi qu’il “n’était pas à quelques semaines près” mais “déterminé à faire aboutir” la fusion au premier semestre. M. Cirelli a semblé plus pressé pour ce mariage qu’il avait, un temps, envisagé célébrer au premier trimestre. “Nous sommes clairement dans le calendrier du premier semestre 2008. Il n’y a aucune raison de douter”, a-t-il déclaré.

“Nous sommes passés dans une phase beaucoup plus constructive de dialogue” avec les syndicats, a-t-il fait valoir, en promettant toutes les garanties demandées. “Ca se déroule dans un bon climat”, a renchéri M. Mestrallet.

Les syndicats, forts de plusieurs victoires judiciaires qui ont déjà retardé le rapprochement, semblent résignés à la fusion. Il n’y a “plus grand chose” qui puisse désormais l’empêcher, confiait récemment une source syndicale. “Ce n’est pas nous qui avons le pouvoir d’empêcher la fusion”, estimait Jean-Pierre Sotura (CGT).

Si le “processus d’intégration” est déjà largement en route, reste à marier les cultures d’un groupe privé et d’un groupe public. Suez et GDF ont lancé à cet égard un “audit culturel” auprès de 3.000 salariés.

 27/02/2008 18:16:19 – © 2008 AFP