Michelin va recruter de 800 à 1.000 personnes par an en France

 
 
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Conférence de presse de Michel Rollier le 15 février 2008 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[15/02/2008 12:13:53] PARIS (AFP) Le groupe de pneumatiques Michelin va recruter de 800 à 1.000 personnes par an en France “dans les prochaines années”, a annoncé vendredi son patron Michel Rollier, qui va aussi investir un milliard d’euros en France pour y “maintenir une base industrielle forte”.

“Nous allons investir significativement sur les nouveaux marchés, mais nous maintenons une base industrielle forte en Europe de l’Ouest, en particulier en France, et en Amérique du Nord”, a déclaré M. Rollier à la presse lors de la présentation des résultats annuels de l’entreprise.

M. Rollier a souligné la “volonté” de Michelin “de rester industriels en France”, ajoutant qu’il existe “un potentiel important” de productivité. En France, “nous allons investir un milliard d’euros dans les quelques années qui viennent et nous allons recruter de 800 à 1.000 personnes par an dans les années qui viennent”, a-t-il dit.

“Ce choix que nous faisons de garder une base industrielle forte en France n’est pas un choix facile”, a-t-il affirmé, en rappelant que Michelin figurait “parmi les plus gros exportateurs français” et “exporte des pneus en Chine”. Michelin a prévu de porter la capacité de production de ses usines de Tours et de Cholet à 100.000 tonnes, a rappelé M. Rollier.

Le patron de Michelin a redit que “l’arrêt de l’usine de Toul est inéluctable”, mais que l’entreprise “ne laissera pas tomber” les salariés. “Ce que nous avons offert est parmi ce qui a été offert de mieux”, a-t-il estimé, en souhaitant “qu’on regarde objectivement ce qui a été proposé”. “Il faut parler”, a-t-il ajouté. Alors que des ouvriers de l’usine retiennent depuis jeudi matin trois cadres de l’entreprise, M. Rollier a “déploré vivement” cette situation et s’est dit “extrêmement choqué”.

Le fabricant français de pneumatiques a également annoncé vendredi une hausse de 35,3% de son bénéfice net part du groupe en 2007, à 774 millions d’euros contre 572 millions d’euros en 2006. Le chiffre d’affaires a progressé de 3% à 16,867 milliards d’euros, contre 16,384 milliards en 2006, ajoute le groupe dans un communiqué.

Le bénéfice opérationnel avant éléments non récurrents est en hausse de 22,9% à 1,645 milliards, faisant apparaître une marge opérationnelle avant éléments non récurrents de 9,8%, en hausse de 1,6 point. Le bénéfice opérationnel a progressé de 17,9% à 1,319 milliards d’euros.

Michelin prévoyait initialement une marge opérationnelle avant éléments non récurrents proche de 10,2% mais celle-ci a été affectée par une charge ponctuelle de 74 millions d’euros liée à la nouvelle loi de financement de la Sécurité sociale française votée en décembre 2007, indique le communiqué.

Michelin estime que “sauf détérioration marquée de l’environnement, les ventes nettes et le résultat opérationnel avant éléments non récurrents devraient être de nouveau en progrès en 2008”. M. Rollier, cité dans le communiqué, a estimé que le groupe avait réalisé en 2007 “une performance opérationnelle de très bon niveau”, “dans un environnement où la demande a été généralement soutenue et l’impact de la hausse du coût des matières premières limité”.

L’année 2007 “se traduit par un retour à la croissance après deux années plutôt moroses”, a-t-il souligné, ajoutant que “la plupart des activités (…) ont vu leurs volumes vendus progresser”.

La croissance globale des volumes en 2007 a été de 3,2%, a précisé le manufacturier, avec notamment une hausse des ventes de pneumatiques Tourisme et Camionnette “après plusieurs années de croissance plus modeste”. Pour 2008, Michelin considère que le “dynamisme des pays émergents” devrait tirer la croissance des marchés des pneumatiques.

Pour M. Rollier, la mise en oeuvre du plan Horizon 2010 “commence à porter ses fruits” et Michelin “aborde 2008 dans une situation saine, solide” et “préparé à faire face aux multiples défis d’une conjoncture incertaine”. Le plan Horizon 2010 vise notamment une marge opérationnelle avant éléments non récurrents supérieure à 10% et une croissance des ventes en volume supérieure à 3,5% en 2010.

Michelin prévoit d’autre part que “pour l’ensemble de l’année 2008, la hausse du prix des matières premières pourrait générer des surcoûts estimés à 200 millions d’euros, à taux de change constant”, compte tenu du renchérissement du caoutchouc naturel et des dérivés du pétrole au second semestre 2007.

 15/02/2008 12:13:53 – © 2008 AFP