Poutine en Bulgarie : des contrats de milliards d’euros en vue

 
 
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Vladimir Poutine accueilli par son homologue bulgare Georgi Parvanov à son arrivée le 17 janvier 2008 à Sofia (Photo : Vladimir Rodionov)

[18/01/2008 08:34:18] SOFIA (AFP) La Bulgarie et la Russie signent vendredi des contrats de milliards d’euros en matière d’énergie, notamment nucléaire, dans le cadre de la visite du président russe Vladimir Poutine, accompagné par son successeur probable Dmitri Medvedev.

La société russe Atomstroyexport signera son premier contrat avec un pays de l’Union européenne (UE), portant sur la construction de la centrale nucléaire de Béléné (nord de Bulgarie) et d’une valeur de quatre milliards d’euros. Atomstroyexport aura pour sous-traitant un consortium franco-allemand (Areva/Siemens) qui fournira notamment les équipements de sécurité, les systèmes de contrôle et de gestion.

La Bulgarie, qui ne se console pas de la fermeture partielle sur demande de l’Union européenne de sa seule centrale nucléaire de Kozlodoui, compte sur Béléné pour redevenir grand exportateur d’énergie à l’horizon de 2013-2014.

Le géant russe Gazprom, dont Dmitri Medvedev est le président, mène par ailleurs des négociations intenses pour obtenir un accord de participation bulgare au projet de gazoduc russo-italien South Stream, concurrent de l’européen Nabucco. Des différends sur la propriété de la part du gazoduc traversant la Bulgarie et sur les taxes de transit ne devraient cependant pas permettre la conclusion d’un accord dans le cadre de la visite.

Par contre, un accord devrait être signé sur la création d’un groupe conjoint de sociétés russes, bulgares et grecques qui réalisera le projet d’oléoduc Bourgas-Alexandropolis de transport de pétrole russe entre la Mer Noire et la Mer Egée. Les trois pays avaient conclu en mars 2007 à Athènes l’accord pour la construction de cet oléoduc, dont 51% appartiendront à la partie russe.

Avant sa rencontre vendredi matin avec Vladimir Poutine, le président bulgare Guéorgui Parvanov a récusé l’idée de devoir opter soit pour l’UE, soit pour la Russie: “Choisir entre l’Europe et la Russie est un faux dilemme”, a-t-il souligné.

Ancien satellite de l’Union soviétique, la Bulgarie est aujourd’hui membre de l’Otan et de l’UE et Guéorgui Parvanov s’est félicité que “la Russie respecte le système de sécurité choisi par la Bulgarie”.

Même s’il a confirmé cette attitude à son arrivée jeudi à Sofia, Vladimir Poutine avait mis en garde la Bulgarie, dans une interview à des journaux bulgares, de ne pas transformer ses obligations au sein de l’Otan “en une barrière pour l’élargissement des ses relations avec la Russie”.

Le chef de l’Etat russe, pour ce qui devrait être son dernier déplacement à l’étranger en tant que président, s’entretiendra vendredi avec Guéorgui Parvanov et avec le Premier ministre, le socialiste Serguei Stanichev.

Le problème du statut du Kosovo, province serbe mais dont la population est très majoritairement d’origine albanaise et qui réclame l’indépendance, devrait figurer haut dans l’agenda des entretiens. La Russie défend la position de refus de Belgrade, alors que, pour Sofia, l’indépendance du Kosovo paraît imminente.

 18/01/2008 08:34:18 – © 2008 AFP