Alstom choisi par l’Argentine pour le premier TGV d’Amérique latine

 
 
[16/01/2008 23:01:50] BUENOS AIRES (AFP)

CPS.HYH96.170108000029.photo01.quicklook.default-245x180.jpg
La présidente argentine Cristina Kirchner et le secrétaire d’Etat français aux Transports Dominique Bussereau, lors de la signature du contrat pour la réalisation d’une ligne TGV (Photo : Juan Mabromata)

Le groupe français Alstom a été officiellement désigné par l’Argentine mercredi pour réaliser le premier train à grande vitesse d’Amérique latine entre Buenos Aires et Cordoba, située à 700 km plus au nord-ouest.

Sans surprise, puisque le groupe français était seul en lice pour cette liaison à grande vitesse, à travers la pampa, entre la capitale argentine et deux des villes les plus importantes du pays, Rosario et Cordoba.

La signature du décret d’adjudication de ce contrat de quelque 1,3 milliard de dollars a eu lieu mercredi en début de soirée à Buenos Aires en présence de la présidente argentine Cristina Kirchner et du secrétaire d’Etat français aux Transports Dominique Bussereau.

“Il ne s’agit pas seulement d’un acte de commerce ni d’une oeuvre de haute technologie mais d’un pas important vers une modernité différente”, s’est félicitée la présidente argentine lors de cette cérémonie officielle.

“Vous allez devenir une vitrine des meilleures technologies mondiales, grâce à ce premier TGV en Amérique latine”, a indiqué de son côté M. Bussereau.

La signature du contrat entre le consortium Veloxia, dont Alstom est le principal partenaire avec des firmes argentines et espagnole, et le gouvernement argentin, aura lieu dans un deuxième temps.

CPS.HYH96.170108000029.photo00.quicklook.default-245x162.jpg
Les TGV en service ou en projet après la signature d’un décret d’adjudication par l’Argentine

Le financement de ce projet, évalué à 1,32 milliard de dollars, sera assuré à hauteur de 90% via la banque française Société Générale, conformément aux voeux du gouvernement argentin qui souhaitait une prise en charge d’au moins 50%. Alstom a pu diviser par cinq les coûts de réalisation d’un tel projet par rapport à d’autres pays, en profitant notamment des avantages de la pampa argentine, au relief particulièrement plat, où les ouvrages d’art, ponts et tunnels, seront très limités.

Il reste désormais au gouvernement argentin à finaliser l’accord de financement avec la Société générale avant le premier coup de pioche, selon une source proche du dossier, qui se dit optimiste sur l’issue de ces ultimes tractations. A la fin des travaux, qui dureront au moins trois ans, il sera alors possible de gagner Cordoba en trois heures depuis Buenos Aires, à bord du futur “Cobra”, nom de baptême de ce nouveau TGV, quand il en faut au moins quatorze aujourd’hui.

Le corridor Buenos Aires-Rosario-Cordoba est l’axe de communication le plus important d’Argentine. Ces trois villes, qui comptent quelque 15 millions d’habitants, sont au coeur du complexe agro-alimentaire argentin, en plein boom depuis cinq ans à la faveur de la forte hausse des matière premières agricoles.

Alstom a prévu de faire circuler sur cet axe jusqu’à huit trains à deux étages par jour.

Le gouvernement argentin a été particulièrement sensible à l’implication de l’industrie locale dans le projet défendu par le groupe français, qui prévoit une intégration de 65% pour l’ensemble de l’investissement (génie civil et infrastructure pour la construction de lignes entièrement nouvelles, matériel roulant, maintenance, fourniture d’énergie pour les opérations et coûts financiers).

L’Argentine, qui a décidé de relancer un réseau ferroviaire en pleine décrépitude, a dans ses cartons deux autres projets de liaison à grande vitesse, qui ont déjà fait l’objet d’appels d’offres: un premier entre Buenos Aires et Mar Del Plata, la grande cité balnéaire située à 400 km de la capitale, et un second entre Buenos Aires et la ville de Mendoza, capitale du vin argentin, située au pied de la Cordillère des Andes, à quelque 1.000 km de Buenos Aires.

 16/01/2008 23:01:50 – © 2008 AFP