Rapport OCDE : le changement climatique pourrait multiplier par trois la population exposée à un risque d’inondations côtières d’ici 2070

Rapport OCDE : le changement climatique pourrait multiplier par trois la
population exposée à un risque d’inondations côtières d’ici 2070

D’après un nouveau rapport de l’OCDE, co-rédigé par des experts issus des
milieux universitaires et du secteur privé, le changement climatique et
l’urbanisation pourraient entraîner un triplement du nombre de personnes
exposées à des inondations côtières dans le monde d’ici 2070.

 

Il ressort de cette étude, intitulée Ranking port cities with high exposure
and vulnerability to climate extremes, que 150 millions de personnes environ
pourraient être exposées à des inondations côtières centennales d’ici à
2070, contre 40 millions actuellement. L’impact financier passerait quant à
lui à 35 000 milliards USD d’ici 2070, au lieu de 3000 milliards
aujourd’hui.

 

Les chercheurs ont analysé l’exposition des personnes et des biens et
infrastructures à une inondation côtière centennale dans plus de 130 grandes
villes portuaires de la planète. Un risque annuel d’inondation côtière de
1/100 est un niveau de risque communément admis dans les évaluations.
L’objectif est d’aider les responsables de l’action publique à déterminer
les cibles de leurs stratégies d’adaptation aux extrêmes climatiques et à
analyser les avantages potentiels des mesures d’atténuation de leurs effets.
Elle inaugure une série de rapports de l’OCDE consacrés aux répercussions
économiques du changement climatique dans les grandes villes.

 

Dans leurs estimations de l’impact du changement climatique, les chercheurs
se sont fondés sur une élévation moyenne du niveau des océans de 0.5 mètre
d’ici à 2070. Cette hypothèse tient compte de la fonte des calottes
glaciaires, qui s’est révélée importante ces dernières décennies, et elle
correspond à un scénario prévoyant un risque moyen à élevé.

 

Le rapport indique que les stratégies d’atténuation ralentiront et
limiteront les effets aggravants du changement climatique sur le risque
d’inondation côtière. Cela laissera aux grandes villes un répit précieux
leur permettant de mettre en œuvre des mesures d’adaptation. Les études
montrent en effet que la mise en place de protections côtières efficaces
peut prendre trente ans ou plus.

 

Il faut que l’adaptation devienne une priorité des pouvoirs publics dès
maintenant pour qu’elle puisse faire une différence demain.

 

Environ la moitié de la population totale exposée à des inondations côtières
provoquées par des marées de tempête et aux dommages imputables à des vents
violents est concentrée dans seulement dix grandes villes. C’est à Mumbai
que le nombre de personnes menacées est le plus élevé. Mais en 2070, la
ville la plus vulnérable sera Calcutta, dont la population exposée devrait
être multipliée par plus de sept, pour passer à 14 millions de personnes.

 

Dans les décennies à venir, la croissance et le développement sans précédent
des mégapoles d’Asie constitueront un facteur clé dans l’augmentation du
risque que représentent les inondations côtières à l’échelle mondiale. En
termes de nombre d’habitants exposés, Calcutta est suivie de près par Mumbai,
Dhaka, Guangzhou, Ho Chi Minh Ville, Shanghai, Bangkok, Rangoon et Hai Phong.

Parmi les dix grandes villes les plus menacées, Miami est la seule qui soit
située dans un pays développé.

 

Les villes exposées aujourd’hui qui possèdent les actifs (biens et
infrastructures) les plus importants en valeur se trouvent principalement
dans des pays développés. Miami est de ce point de vue la plus menacée
actuellement et le restera en 2070, la valeur des actifs exposés y passant
de quelque 400 milliards USD à plus de 3 500 milliards USD. En 2070, huit
des grandes villes les plus exposées se situeront en Asie. Guangzhou, qui se
classe au deuxième rang en termes d’actifs, est suivie de New York,
Calcutta, Shanghai, Mumbai, Tianjin, Tokyo, Hong Kong et Bangkok.

 

Ce rapport, où sont classées les grandes villes du monde les plus exposées à
des inondations côtières aujourd’hui et dans le futur, fait partie d’une
série que l’OCDE prévoit de publier sur le thème « les grandes villes et le
changement climatique ». La deuxième phase du projet consistera à étudier
l’efficacité des mesures de protection contre les inondations et la
vulnérabilité des principales agglomérations dans le monde.

 

Pour plus de renseignements sur les travaux de l’OCDE relatifs au changement
climatique, veuillez consulter le site à l’adresse :
www.oecd.org/env/cc.

 

(Source : OCDE)