Conseil de coopération du Golfe : une monnaie unique en 2010, un marché commun imminent

 
 
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Réunion du Conseil de coopération du Golfe à Doha, le 2 décembre 2007 (Photo : Karim Jaafar)

[02/12/2007 20:46:15] DOHA (AFP) Les monarchies pétrolières du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont convenues dimanche de lancer comme prévu en 2010 leur monnaie unique et d’annoncer leur marché commun durant leur sommet annuel qui s’ouvre lundi à Doha, selon des participants.

Le volet politique de ce sommet de deux jours sera dominé par la présence attendue du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, une première dans l’histoire du CCG depuis sa création en 1981, dans le contexte du bras de fer entre Téhéran et l’Occident autour du refus de l’Iran de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium.

Lors d’une réunion conjointe à huis clos, les ministres des Affaires étrangères et des Finances du CCG “ont décidé de maintenir la date de 2010 pour le lancement de la monnaie unique”, a déclaré à l’AFP un membre d’une délégation.

“Se joindront au projet ceux qui seront prêts en 2010” pour la lancer, a ajouté la même source, soulignant que la décision avait été “prise sur l’insistance de l’Arabie saoudite”, le premier producteur et exportateur de brut dans le monde.

Le lancement de l’union monétaire était au centre d’un débat dans la région du Golfe, sous la pression d’une inflation galopante et d’un dollar en baisse.

Le CCG regroupe, outre l’Arabie saoudite et le Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et Bahreïn.

Oman a été le premier à se retirer du projet d’union monétaire, avant que le Koweït ne devienne en mai le premier pays du Golfe à lier sa monnaie à un panier de devises plutôt qu’au seul dollar, dans le but de combattre l’inflation.

Certains membres, notamment les Emirats, avaient récemment indiqué qu’il serait impossible de créer la monnaie unique en 2010 en raison de difficultés techniques, législatives et fiscales.

En effet, bien que les membres du CCG se soient mis d’accord sur des critères clés comme le déficit budgétaire et la dette publique, ils n’ont pas réussi à s’entendre sur d’autres points, dont le taux d’inflation. L’inflation a été supérieure en 2006 à 9% aux Emirats et à 12% au Qatar.

La faiblesse actuelle du billet vert aggrave l’inflation et affecte les recettes pétrolières des monarchies du CCG. C’est pourquoi l’abandon de l’indexation de leurs monnaies sur le billet vert a été à plusieurs reprises évoqué.

Selon plusieurs ministres des Finances, cette idée n’a pas été discutée dimanche. “Cela n’a pas été à l’ordre du jour”, a dit le ministre qatari des Finances, Youssef Hussein Kamal.

Son homologue saoudien, Ibrahim ben Abdel Aziz Al-Assaf, a écarté une désindexation. L’Arabie saoudite “n’abandonnera pas l’indexation de (sa) monnaie sur le dollar”, a-t-il dit.

Mais en retour, les six monarchies s’apprêtent à annoncer un marché commun du CCG. “Inchallah, la création du marché commun sera annoncée durant le sommet de Doha”, a dit le ministre qatari.

“Nous avons retenu d’importantes recommandations relatives au marché commun qui seront annoncées lundi”, a déclaré le ministre bahreïni des Affaires étrangères, cheikh Khaled Ben Ahmed Al-Khalifa.

Les six monarchies du CCG, riches en hydrocarbures, avaient déjà conclu un accord sur une union douanière, officiellement entré en vigueur le 1er janvier 2003. Mais la période transitoire pour la mise en place de la zone, prévue initialement pour s’achever en 2005, avait été ensuite prolongée de deux ans, jusqu’à fin 2007.

La mise en place de l’union douanière est une condition posée par l’Union européenne (UE), principal partenaire commercial du CCG, pour la conclusion d’un accord de libre-échange, en discussion depuis près de 20 ans.

Mais le CCG et l’UE n’ont pas réussi à aplanir les derniers obstacles à la conclusion d’un tel accord, lors d’une réunion entre les deux parties dimanche à Doha, selon M. Kamal.

 02/12/2007 20:46:15 – © 2007 AFP