Pouvoir d’achat : le débat se poursuit en attendant des annonces de Sarkozy

 
 
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Le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez, dans le parc de l’Hôtel de Cassini, près de Matignon, à Paris le 02 octobre 2007 (Photo : Thomas Coex)

[25/11/2007 19:22:23] PARIS (AFP) Le débat autour des mesures sur le pouvoir d’achat, devenu la première préoccupation des Français selon un sondage, s’est poursuivi pendant le week-end, dans l’attente des annonces promises par Nicolas Sarkozy “dès son retour” de Chine.

Le président fera “des annonces claires” à ce sujet, a assuré dimanche le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez, sans donner la date de l’intervention. La journée de jeudi est souvent mentionnée, mais n’a pas été confirmée.

“Le pouvoir d’achat, c’est la principale préoccupation des Français. On a essayé de faire une première série de mesures en juillet. On voit bien aujourd’hui qu’il reste des points de tension sur le pétrole, sur le logement, sur les prix alimentaires. Donc c’est important qu’on aille au delà et qu’on essaye de trouver de nouvelles mesures”, a déclaré M. Wauquiez.

Mais la nature précise de ces mesures, dans un contexte économique difficile, suscite un âpre débat au sein de l’exécutif entre partisans d’une politique volontariste et tenants d’une stricte orthodoxie financière.

Le Premier ministre François Fillon, qui avait déjà créé la polémique en affirmant être à la tête d’un pays en “faillite”, est cité comme disant qu’il “n’y a pas d’argent”.

L’ancien Premier ministre UMP Edouard Balladur a de son côté averti dimanche que si le gouvernement allait devoir “prendre un certain nombre de mesures” face au “problème” de pouvoir d’achat, il ne devrait pas céder à la tentation de distribuer “des subventions ou des avantages supplémentaires”.

En plus d’une croissance atone, Paris doit faire face aux contraintes du pacte de stabilité de l’Union Européenne, qui s’inquiète ouvertement des déficits publics français. Sur ce chapitre, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes Jean-Pierre Jouyet a estimé que Paris a le droit à une pause dans la réduction des déficits en raison des réformes en cours dans le pays.

M. Wauquiez a pour sa part estimé que certaines mesures destinées à favoriser le pouvoir d’achat pouvaient se faire “sans avoir besoin de réinjecter des mille et des cents”. Il a notamment estimé possible d’agir pour modérer les prix des frais bancaires ou des factures de téléphonie mobile.

A gauche, où le thème du pouvoir d’achat est devenue le principal angle d’attaque contre le pouvoir, c’est l’ancien Premier ministre PS Laurent Fabius qui a sonné dimanche la charge, accusant le président Sarkozy de “ratage” sur le sujet.

“Ce qu’on a retenu de sa campagne victorieuse c’est +je serai le président du pouvoir d’achat+: promesse non tenue, totalement non tenue”, a-t-il lancé, assurant que “tout augmente sauf les salaires et les retraites”.

Selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France publié samedi, près des deux tiers des Français ont constaté depuis un an une baisse de leur pouvoir d’achat.

Comme mesures possibles, les sondés plébiscitent une baisse de la TVA (85%) et de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) (83%), avant une hausse du Smic (72%), une baisse des impôts sur le revenu (71%) et le développement de la participation et de l’intéressement des salariés (70%).

A Pékin, où il se trouve en visite d’Etat jusqu’à mardi, le président Sarkozy n’a pas directement évoqué le débat en cours. Mais il a assuré que le mouvement de réformes “que nous avons engagé avec le gouvernement de François Fillon ne s’arrêtera pas”.

 25/11/2007 19:22:23 – © 2007 AFP