Grève : la SNCF perd plus de 100 millions d’euros, des sites industriels bientôt plus approvisionnés

 
 
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Anne-Marie Idracà son arrivée le 16 novembre 2007 à une réunion à l’Elysée (Photo : Jacques Demarthon)

[19/11/2007 09:59:56] PARIS (AFP) La grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite a “déjà coûté plus de 100 millions d’euros” à la SNCF, tandis que près de quinze sites industriels sont au bord de la rupture d’approvisionnement, a fait savoir lundi la SNCF.

“La réforme est inéluctable et doit être adaptée à chaque entreprise” a déclaré la présidente de la SNCF Anne-Marie-Idrac dans un entretien à La Tribune publié lundi, déplorant que “la grève ait déjà coûté à la SNCF plus de 100 millions d’euros”.

“La grève nous a déjà coûté plus de 100 millions d’euros, soit le montant que je pensais mettre sur la table des négociations”, regrette-t-elle.

“Nous avons besoin de signes rapides de reprise du trafic. Nos clients n’en peuvent plus”, affirme-t-elle.

“D’un point de vue industriel, le fret vit une situation dramatique. Les risques de chômage technique d’entreprises faisant appel à nos services sont réels, comme les menaces de rupture d’approvisionnement en hydrocarbures”, souligne la présidente de la SNCF.

Concernant les revendications en matière de salaire et d’emploi, elle déclare: “Nous avons de la marge financière pour négocier et sommes prêts à discuter avec les syndicats.”

Près de quinze sites industriels en France sont lundi au bord de la rupture d’approvisionnement en raison de la grève, a affirmé lundi sur BFM Oliver Marembaud, le directeur général délégué du fret à la SNCF.

“Les conséquences (de la grève, ndlr) sont dramatiques pour nos clients” et pour Fret SNCF, a déclaré M. Marembaud. “Sur environ 700 trains à long parcours qui circulent chaque jour, on arrive à en faire circuler une cinquantaine”, a-t-il expliqué.

“Il y une quinzaine de sites en France où on va avoir dans les tout prochains jours des ruptures d’approvisionnement. On essaie d’y pallier mais sans certitude”, a-t-il indiqué.

“Fret SNCF vit cette crise très douloureusement, parce qu’on est dans un programme de développement” du fret ferroviaire et de redressement de l’entreprise, a expliqué le patron de Fret SNCF.

Cette branche, “après avoir été dans une situation très difficile, voyait son trafic se développer depuis le début de l’année pour la première fois depuis huit ans. Et à ce moment-là, on est incapable de tenir nos engagements” à cause de cette grève, a déploré M. Marembaud.

Si la grève prenait fin aujourd’hui, il faudrait à l’entreprise de “24 à 36 heures pour se remettre à flot vis-à-vis des situations les plus critiques de ruptures d’approvisionnement”, a estimé le patron du Fret SNCF.

Vendredi, le leader mondial de l’acier ArcelorMittal avait déjà tiré le “signal d’alarme” sur les conséquences de la grève sur le transport de fret, qui entraîne des retards importants de livraisons pour les industriels.

 19/11/2007 09:59:56 – © 2007 AFP