| 
    La première question a concerné sa nomination alors qu’il y a un différendentre les deux actionnaires de Tunisiana. ‘’Si je suis là, c’est parce que
 les deux actionnaires l’ont voulu’’, a-t-il répondu, tout en ajoutant que ce
 différend ne doit en aucun cas impacter la compagnie, ‘’quel que soit
 l’actionnaire, cela ne doit pas changer notre stratégie, notre façon
 d’opérer. Bien entendu, comme tout le monde, nous attendrons l’issue de
 cette affaire, mais je puis vous assurer que cela n’aura aucun impact sur ce
 que nous avons prévu dans notre programme, ni en termes de budget ni en
 termes de stratégie. C’est d’ailleurs ce que j’ai dit à nos employés :
 laissez nos actionnaires régler leur problème, focalisez-vous sur les
 résultats, sur nos clients et sur nos concurrents’’.
     En ce qui concerne le roaming, M. Gauthier a tenu à préciser que, ‘’si vousvoyagez, ce n’est pas nous qui fixons les tarifs, c’est l’opérateur sur
 lequel vous roamez, nous appliquons 10 à 12% sur le tarif de celui-ci’’.
 Toutefois, il a admis que les tarifs du roaming sont trop compliqués, et
 ‘’on va le faire par zone et une fois qu’on aura terminé ce travail, on les
 mettra sur le web, a-t-il promis, parce qu’il est tout à fait normal que nos
 clients sachent les tarifs du roaming à l’étranger’’.
 Toujours dans le même ordre d’idées, il a souligné que le fait que la
 Commission européenne ait obligé les opérateurs à baisser leurs tarifs de
 roaming intra communautaire a fait monter les tarifs pour les extra
 communautaires ; de ce fait, les Tunisiens qui vont en France, par exemple,
 paient plus cher que les Français qui viennent en Tunisie. ‘’C’est comme si
 les pauvres payaient pour les riches’’, ironise-t-il. Sur ce point
 également, il semble déterminé à revoir les choses en collaboration avec les
 autorités de tutelle.
     Pour la mise en place d’une cellule de crise, en cas de problème, YvesGauthier a répondu qu’il est totalement opposé à cette idée. ‘’Je suis pour
 un management qui responsabilise les gens… Ils sont payés pour prendre les
 décisions dans leur domaine de compétence, ils doivent le faire’’.
 Cependant, il a indiqué qu’il faut être prudent, puisque ce n’est pas parce
 qu’on est le chef qu’on prend forcément les bonnes décisions.
     A la question de savoir s’il comptait changer de mode de management, il arépondu en substance que pour lui les marchés sont pareils, partout les gens
 ont besoin de bons services, de bons prix, de la qualité, même si le
 standard n’est pas forcément le même. De ce fait, ‘’une start-up comme
 Tunisiana qui n’a pas un passé d’administration peut, dès à présent,
 travailler sur les mêmes standards des pays dits évolués en termes de
 technologie, et tirer vers le haut les services qui sont offerts au
 client’’.
     Cependant, en termes de management, il reconnaît qu’’’on ne manage pas unecompagnie en Hollande comme en Tunisie, au Salvador ; chaque pays a ses
 sensibilités, ses spécificités auxquelles il faut s’adapter, c’est ce que je
 fais à chaque fois que je suis dans un pays’’. Pour lui ce qui compte en fin
 de compte, c’est de savoir se faire comprendre des gens avec lesquels on
 travaille, puisque là, même si vous êtes exigeant, vous aurez leur adhésion.
 C’est très important.
     Sur l’impact des changements intervenus ces dernières années au niveau dumanagement de Tunisie Télécom, M. Gauthier a indiqué que Tunisie Télécom a
 un actionnaire qui va désormais apporter des compétences nouvelles afin de
 réduire la différence qu’il y a entre elle et Tunisiana en termes d’image,
 de sérieux, de qualité. ‘’Donc, ils vont travailler là-dessus, à nous, de
 notre côté, de travailler pour maintenir cette différence ; il faut qu’on
 travaille énormément sur la qualité de nos services, dans notre relation
 avec les clients… Normalement, un client satisfait ne s’en va pas…’’. En
 clair, ce qui se passe chez le concurrent ne l’empêche pas de dormir. Dont
 acte !
 |