“Pas de délit d’initié” du groupe Lagardère chez EADS, affirme Arnaud Lagardère

 
 
[14/10/2007 09:03:42] PARIS (AFP) “Pas de délit d’initié” du groupe Lagardère chez EADS, affirme Arnaud Lagardère

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Arnaud Lagardère, le 12 septembre 2007 à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

Arnaud Lagardère, président du groupe français éponyme, actionnaire de référence d’EADS, affirme que son groupe n’a “pas commis de délit d’initié” et qu’à “titre personnel”, il n’a “pas vendu la moindre action”, dans une interview à paraître dimanche.

“J’irai partout où c’est nécessaire pour démontrer que le groupe Lagardère n’a pas commis de délit d’initié”, déclare M. Lagardère au Journal du Dimanche, précisant qu’il ne détenait personnellement “aucune stock option d’EADS”.

Il affirme par ailleurs avoir informé le gouvernement français début 2006 de la décison de vendre une partie des actions EADS détenues par son groupe en avril 2006.

“Cette note était un descriptif de l’opération, que nous avons envoyé aux services du Premier ministre (Dominique de Villepin), parce qu’ils nous l’avaient demandé. Elle contenait une liste d’investisseurs susceptibles d’être intéressés à long terme, dont, parmi d’autres, la CDC”, explique M. Lagardère.

M. Villepin avait déclaré mercredi n’avoir “jamais été saisi” du rachat de titres EADS par la CDC.

“Concernant nos relations avec l’Etat, je voudrais que les choses soient claires. Dès janvier 2006, mes collaborateurs ont eu des réunions répétées et à haut niveau concernant l’opération avec les services du Premier ministre. Elles portaient sur le schéma envisagé, le calendrier, etc. Matignon a suivi l’opération depuis le début”, affirme le patron du groupe de défense et de médias.

Lagardère a vendu une partie de ses titres EADS juste avant la chute du cours provoquée par la révélation des difficultés de fabrication de l’avion A380.

L’autorité des marchés financiers (AMF, le “gendarme” de la bourse) et la justice française enquêtent sur un délit d’initiés présumé commis par les principaux dirigeants et actionnaires privés d’EADS lors de la vente massive d’actions fin 2005-début 2006, avant l’annonce des graves difficultés du groupe européen de défense et d’aéronautique, qui avait fait plonger le titre en Bourse.

“Je vois bien que certains n’hésitent pas à s’en prendre à EADS, à Airbus et au groupe Lagardère espérant peut-être en retirer un quelconque bénéfice politique”, accuse M. Lagardère qui s’exprime pour la première fois depuis la révélation du rapport de l’AMF.

Le groupe Lagardère a vendu 7,5% du capital d’EADS en avril 2006, soit deux mois avant l’effondrement du titre, à la Caisse des dépôts (CDC), un organisme financier public français.

La CDC a perdu quelque 200 millions d’euros dans la transaction et l’opposition de gauche a demandé des éclaircissements sur son rôle, d’autant que l’Etat, actionnaire d’EADS à hauteur de 15%, aurait pu être tenu au courant des difficultés à venir d’Airbus.

Jeudi, la ministre de l’Economie Christine Lagarde, présentant les résultats d’une enquête interne, a affirmé que l’action des services du ministère des Finances avait été été “irréprochable”.

“L’Etat n’a rien à voir là-dedans”, a également assuré Arnaud Lagardère au Journal du Dimanche, au sujet du rachat par la CDC d’une partie de ses titres EADS. “C’est une grande banque, IXIS CIB, qui en a été chargée”, a-t-il précisé.

M. Lagardère doit être auditionné le 25 octobre par la commission des Finances de l’Assemblée nationale dans le cadre de cette affaire.

 14/10/2007 09:03:42 – © 2007 AFP