Fin de la conférence sur l’aide au commerce : Les pays africains doivent faire du commerce une priorité

Par : Autres
Fin de la conférence sur l’aide au commerce : Les pays africains doivent
faire du commerce une priorité

Les participants à la conférence de deux jours sur la «mobilisation de
l’aide pour le commerce : focus sur l’Afrique» ont clos leurs travaux mardi
à Dar es Salaam, Tanzanie, par un appel aux pays africains à inscrire le
commerce et les questions y afférentes parmi les priorités de leurs
programmes de développement nationaux.

S’adressant à un auditoire de plus de 300 ministres des Finances et du
Commerce, de hauts représentants des principaux bailleurs, d’institutions
régionales et d’acteurs clés du secteur privé, le président du Groupe de la
Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, a estimé que les pays
africains pouvaient revendiquer un rôle dans le commerce mondial s’ils
l’inscrivaient au frontispice de leurs plans de développement nationaux :
«Nous avons atteint un stade où l’Afrique n’est plus entièrement dépendante
de l’aide et où elle peut devenir un acteur du commerce mondial à condition
que les règles du jeu soient les mêmes pour tous et qu’elle renforce ses
capacités commerciales», a-t-il déclaré.

Il a soutenu que la génération actuelle des documents de stratégie de
réduction de la pauvreté, un des outils utilisés par les institutions
financières internationales (IFI) pour appuyer le développement des pays,
n’était pas adaptée aux principaux enjeux commerciaux et au développement du
secteur privé. Encore pis, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les
IFI ont des démarches indépendantes, ce qui aboutit à une situation où les
fonds de développement sont levés verticalement mais dépensés
horizontalement. «L’intégration régionale concerne également les marchés et
la diversité des exportations en biens et services», a ajouté M. Kaberuka,
précisant que le Fonds africain de développement, le guichet concessionnel
du Groupe de la Bad, devait accroître de 5% son appui à l’intégration
régionale, en le portant à 20% du montant de ses interventions.

Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, a exprimé un point de vue
similaire, affirmant qu’il était primordial que les pays maintiennent un
intérêt marqué pour une croissance tirée par le commerce. «Le message que
nous n’avons cessé d’entendre au cours de ces derniers jours, explique-t-il,
est que nous avons besoin d’une stratégie pour arriver là, que cette
stratégie doit être partagée entre le gouvernement et le monde des affaires
et qu’elle doit transparaître dans toutes les facettes de la politique
nationale».
M. Lamy a énuméré un certain nombre de domaines clés prioritaires pour
réaliser le potentiel de l’aide pour le commerce. Cela comprend un fort
leadership à tous les niveaux, une forte détermination et une orientation
pays pour tirer profit de la mondialisation, la définition d’objectifs
prioritaires à atteindre, la mobilisation et la canalisation de ressources
pour les projets régionaux allant des corridors routiers et la modernisation
des douanes à la prévisibilité et à l’accessibilité des ressources en
passant par un programme de l’aide pour le commerce motivé par le marché et
un rôle accru pour le secteur privé.

Un autre participant de marque, M. Abdoulie Janneh, secrétaire exécutif de
la Commission économique des Nations uUnies pour l’Afrique (CEA), a abondé
dans le même sens, en des termes plus généraux. Le commerce, a-t-il indiqué,
doit bénéficier d’une place prioritaire dans les programmes de
développement, en appelant l’Afrique à rester mobilisée et à approfondir le
débat sur l’aide pour le commerce.

La conférence, ouverte par le vice-président tanzanien Ali Mohamed Shein,
est organisée par la Banque africaine de développement (Bad), la Commission
économique des Nations Unies pour l’Afrique (ECA) et l’Organisation mondiale
du commerce (OMC) en coopération avec la Banque mondiale. Parmi les
participants de renom, citons l’ancien président mozambicain Joachim
Chissano et le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Obiageli
Ezekwesili. Elizabeth Tankeu, commissaire au Commerce et à l’Industrie à
l’Union africaine, a représenté le président de la commission de l’UA, M.
Alpha Oumar Konaré.

La conférence était le dernier volet de trois réunions régionales tenues
cette année dans le contexte de l’initiative de l’« aide pour le commerce »
lancée en décembre 2005 à la conférence ministérielle de l’OMC de Hong Kong.
Les deux autres conférences ont été tenues les 13 et 14 septembre à Lima au
Pérou pour les pays d’Amérique Latine et à Manille, aux Philippines, pour
l’Asie et la région Pacifique les 19 et 20 septembre. Les résultats de ces
trois rencontres régionales feront partie du programme de la session de l’OMC
sur la revue de l’initiative de l’aide pour le commerce, qui aura lieu à
Genève les 20 et 21 novembre 2007.

 

(Source : service de
communication du Groupe
de la Banque africaine de développement, site web :

www.afdb.org
)