Les dirigeants de l’Apec demandent à tous de relancer les négociations à l’OMC

 
 
[09/09/2007 08:41:10] SYDNEY(AFP)

CPS.HJF36.090907103937.photo01.quicklook.default-245x150.jpg
Le président chinois Hu Jintao, le chef du gouvernement de Hong Kong Donald Tsang, le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono et le Premier ministre japonais Shinzo Abbe le 9 septembre 2007 à Sydney (Photo : Jung Yeon-je)

Les dirigeants de l’Asie-Pacifique ont demandé à tous les pays de redoubler d’efforts pour faire aboutir les négociations internationales à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans un “appel urgent” lancé dimanche à l’issue du sommet de l’Apec à Sydney.

Tandis que les négociations commerciales sont dans l’impasse depuis des mois, les leaders sont tombés d’accord pour un “appel urgent à tous les pays impliqués dans le cycle de Doha à renouveler leurs efforts”, a déclaré le Premier ministre australien John Howard, dont le pays organisait la réunion.

Apportant “un soutien fort” à Doha, les membres de l’Apec, qui réunit aussi notamment les Etats-Unis, la Russie, la Chine et le Japon, ont mis l’accent sur le fait que “l’agriculture et les produits industriels étaient les deux domaines prioritaires” à régler, a-t-il poursuivi.

Entamé en 2001, le cycle de négociations de Doha vise à libéraliser davantage les échanges mondiaux, en faveur des pays en voie de développement. Mais les membres de l’OMC butent encore sur la façon de le boucler.

Les pays en développement demandent à l’Union européenne et aux Etats-Unis de réduire fortement leurs aides aux agriculteurs, qu’ils accusent de fausser le commerce. Européens et Américains exhortent, eux, les économies émergentes à davantage leur ouvrir leurs industries et leurs services.

Après avoir adopté une déclaration non contraignante en faveur du climat samedi, les dirigeants de l’Apec, dont les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Hu Jintao ou encore le Premier ministre japonais Shinzo Abe, s’étaient retrouvés dimanche pour discuter commerce.

George W. Bush avait en revanche fait l’impasse sur la discussion, afin d’arriver à temps à Washington pour des témoignages cruciaux sur l’Irak lundi et mardi. Le président américain avait chargé sa secrétaire au Commerce, Susan Schwab, de le représenter.

CPS.HJF36.090907103937.photo00.quicklook.default-245x145.jpg
Les dirigeants de l’Apec réunis le 8 septembre 2007 à Sydney (Photo : afp)

Dans une déclaration commune, les participants au sommet ont insisté sur la nécessité d’un “résultat équilibré” à l’OMC, qui apporterait “des améliorations réelles et substantielles à l’accès aux marchés des produits agricoles et industriels et des services”, ainsi que des “réductions réelles et substantielles des subventions agricoles qui faussent le commerce”. Des discussions “intensives ont repris cette semaine à Genève et nous nous engageons à la volonté, la flexibilité et l’ambition politiques (nécessaires) pour assurer que les négociations de Doha entrent dans leur phase finale cette année”, ont-il poursuivi, appelant “leurs partenaires à se joindre à eux dans cet effort”.

Leur déclaration intervient après que le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, a appelé samedi à un “sursaut politique” pour sortir de l’enlisement.

Le Premier ministre australien avait voulu faire du commerce et du climat deux priorités du sommet de l’Apec. Mais, arrivés en ordre dispersé au cours de la semaine, les dirigeants en ont profité pour s’entretenir aussi de nombreux autres sujets, comme la guerre en Irak, la dénucléarisation de la Corée du Nord, ou le projet américain de bouclier antimissile en Europe, qui exaspère la Russie.

Pour accueillir ses hôtes, l’Australie avait imaginé le plus gros dispositif de sécurité de son histoire. Plus de 5.000 membres des forces de l’ordre avaient été déployés et le coeur touristique de Sydney avait été défiguré par cinq kilomètres de grillages et blocs de béton restreignant les déplacements aux abords du célèbre opéra, où se sont réunis les dirigeants samedi soir.

L’objectif : empêcher tout débordement à l’occasion de manifestations, qui, à leur plus fort samedi, n’auront pas dépassé les trois à cinq mille personnes selon les chiffres fournis par la police.

L’Apec regroupe l’Australie, le sultanat de Brunei, le Canada, le Chili, la Chine, les Etats-Unis, Hong Kong, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle Guinée, le Pérou, les Philippines, la Russie, Singapour, la Corée du Sud, Taïwan, la Thaïlande et le Vietnam.

 09/09/2007 08:41:10 – © 2007 AFP