Energie : GDF Suez s’engage à ouvrir le marché belge comme promis par Suez

 
 
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Le logo d’Electrabel, filiale de Suez en Belgique, à Vilvoorde (Photo : Herwig Vergult)

[04/09/2007 13:20:09] BRUXELLES (AFP) Le nouveau groupe GDF Suez, très présent en Belgique, s’est engagé mardi à respecter tous les engagements antérieurs pris par le seul Suez pour dynamiser la concurrence sur le marché belge de l’énergie, a affirmé le ministre belge de l’Energie.

“Ils se sont engagés à respecter l’intégralité des accords”, a déclaré Marc Verwilghen, après une rencontre de deux heures à Bruxelles avec une délégation de Suez emmenée par Jean-Pierre Hansen, le numéro 2 du groupe français.

“On a passé en revue les différents engagements pris en 2005 et 2006 et analysé comment faire pour maintenir intacts les engagements pris”, a confirmé un porte-parole de Suez à l’issue de la réunion à laquelle ont également participé des représentants des trois régions belges (Bruxelles, Flandre et Wallonie).

En octobre 2006, Suez avait accepté des concessions destinées à favoriser la concurrence énergétique en Belgique et ainsi obtenir l’aval des autorités pour son projet de fusion avec Gaz de France.

Le gouvernement de Guy Verhofstadt n’avait jamais caché qu’il comptait “profiter” de ce mariage pour ouvrir le secteur énergétique belge.

Dans le royaume, plus de 80% des marchés du gaz et de l’électricité sont aujourd’hui contrôlés par Suez, via ses filiale Distrigaz et Electrabel.

En plus des cessions exigées par la Commission européenne pour autoriser la fusion (notamment la cession des 25,5% de GDF dans le deuxième électricien de Belgique, SPE, et la vente de Distrigaz), la Belgique avait obtenu que Suez cède une partie de sa capacité de production d’électricité à la SPE.

De cette manière, la SPE –qui détient actuellement 10% du marché– et un troisième acteur pourraient détenir chacun, à terme, 15% de la production électrique belge.

Ce paquet de concessions, baptisé “Pax Electrica II”, s’ajoutait à un premier, datant d’octobre 2005. Le groupe avait alors déjà dû négocier avec la Belgique, lui garantissant notamment, pour faire passer le rachat du joyau électrique belge Electrabel, le maintien de centres de décisions à Bruxelles.

Mardi, la presse belge s’interrogeait sur la portée réelle de ces garanties.

“Lorsque l’intérêt suprême de la nation française sera menacé, le +nationalisateur+ d’Electrabel songera-t-il aux Belges ou favorisera-t-il ses concitoyens”, faisait mine de s’interroger le journal Le Soir, qui titrait mardi en Une: “Sarkozy nationalise l’électricité belge”.

M. Verwilghen a répondu mardi qu’un “mécanisme sera mis en place pour défendre les intérêts stratégiques” de la Belgique dans le nouveau groupe.

La forme que prendra ce mécanisme “sera négociée entre les autorités françaises et belges”, a ajouté le ministre, en évoquant la “piste” d’un commissaire du gouvernement dans les instances du groupe mais en excluant une “golden share” pour l’Etat belge, “puisque le gouvernement français n’en aura pas”.

 04/09/2007 13:20:09 – © 2007 AFP