Suez et Gaz de France sur la “voie d’un accord” vers une nouvelle fusion

 
 
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Le Pdg de Gaz de France Jean-Francois Cirelli (d) et le Pdg de Suez Gérard Mestrallet, le 28 février 2006 à Paris (Photo : Joël Saget)

[02/09/2007 18:59:46] PARIS (AFP) Les conseils d’administration de Suez et Gaz de France, qui se réunissaient dimanche soir, étaient sur “la voie d’un accord” vers la fusion des deux groupes, sur la base d’un nouveau schéma négocié avec l’Elysée qui prévoit que Suez se sépare d’une partie de son pôle environnement.

Les deux groupes énergétiques devraient diffuser un communiqué commun lundi matin avant de tenir ensemble une conférence de presse, a-t-on appris dimanche de source proche du dossier.

L’accord examiné dimanche est différent de celui annoncé en février 2006 par le gouvernement Villepin pour protéger Suez d’un éventuel achat par l’italien Enel. Le projet de fusion a donné lieu à de multiples rebondissements, reflets d’importants enjeux politiques, sociaux et financiers.

La fusion, qui donnerait naissance au quatrième groupe mondial du secteur, pourrait être effective “mi-2008”, ont rapporté dimanche des représentants de la CGT après un entretien avec le PDG de Suez, Gérard Mestrallet.

Ce mariage aboutirait de facto à “une privatisation” du groupe gazier public, a reconnu dimanche le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant.

Le nouveau schéma prévoit que Suez se sépare, sans en perdre le contrôle, d’une partie de son pôle environnement (eau, propreté), valorisé à près de 20 milliards d’euros par les analystes.

Il s’agirait de filialiser le pôle, dont la nouvelle entité Suez-GDF garderait 34% à 35%. L’Etat de son côté détiendra 34% du capital du nouveau groupe énergétique, au lieu de 31% dans le schéma initial.

Ainsi, les actionnaires de Suez ne seraient pas lésés par la différence de valorisation entre les deux groupes, tandis que l’Etat détiendrait une minorité de blocage.

Depuis le lancement du projet, la différence de valorisation entre les deux groupes s’est accentuée au profit de Suez, qui valait vendredi plus de 54 milliards d’euros, contre 36 milliards pour GDF.

Ce schéma est le fruit d’intenses négociations entre le président Nicolas Sarkozy, qui demandait que Suez “se spécialise dans l’énergie”, et le patron de Suez, qui a proposé de filialiser son pôle environnement.

Alors que ce pôle suscite la convoitise d’autres groupes comme Veolia Environnement, il devrait être protégé par un “pacte d’actionnaires” à hauteur de 48% du capital, dont 35% reviendrait à la nouvelle entité GDF-Suez, et 13% à des actionnaires institutionnels, selon la CGT.

Gauche et syndicats ont redit ce week-end leur opposition à ce projet, qu’ils avaient vivement combattu l’an dernier.

Le patron du PS, François Hollande, a accusé dimanche le président de la République d’avoir “abandonné son engagement” sur la participation de l’Etat au sein du nouveau groupe.

Le PCF a appelé dimanche à la mobilisation contre cette fusion, tandis que la CGT-Energie, reçue samedi par le chef de l’Etat, a redit son opposition à une fusion “qui aboutira à une participation extrêmement minoritaire de l’Etat”.

Un actionnaire minoritaire de Suez, le fonds d’investissement Knight Vinke, s’est félicité du nouveau montage mais a jugé que le contrôle de Suez Environnement par le nouveau groupe pourrait “freiner le développement” de ce dernier.

M. Guéant a dit que M. Sarkozy “n’était pas complètement en harmonie avec le gouvernement précédent” sur la manière dont il envisageait cette fusion, lancée en 2006 par l’ancien rival de M. Sarkozy, Dominique de Villepin.

 02/09/2007 18:59:46 – © 2007 AFP