La banque russe VTB pourrait vendre sa part de 5% dans EADS

 
 
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Le logo d’EADS (Photo : Frederick Florin)

[01/08/2007 07:42:41] FRANCFORT (AFP) La banque publique russe Vnechtorgbank (VTB) envisage de réduire ou de vendre sa participation d’environ 5% dans EADS, si le cours de l’action venait à augmenter, indique mercredi son patron, Andreï Leonidowitsch Kostin, dans une interview au quotidien die Welt.

Cet investissement n’a pas de caractère stratégique pour VTB, explique M. Kostin au journal.

“Je peux jurer sur la Bible qu’il s’agit d’un investissement purement financier”, insiste-t-il. Du coup, VTB pourrait la réduire ou s’en débarrasser si le cours de l’action d’EADS venait à augmenter.

“Le niveau du prix actuel (de l’action) n’est pas satisfaisant pour nous”, indique ainsi M. Kostin. “Si le prix de l’action augmente, nous verrons”, poursuit-il. “Nous pensons alors à une réduction de notre participation ou à une vente complète”, précise le banquier.

Mais la banque ne compte “définitivement pas augmenter (sa) part dans EADS”, rappelle encore son patron. Vnechtorgbank avait fait une entrée surprise et controversée au capital du groupe européen d’aéronautique et de défense en septembre 2006, à la faveur d’une crise qui avait suivi l’annonce de retards dans le programme de l’avion géant A380.

VTB avait déboursé environ un milliard d’euros pour prendre une participation de 5,02% dans EADS. Cet investissement avait alors provoqué l’interrogation des grands actionnaires du groupe européen, au premier rang desquels la France et l’Allemagne, sur les intentions des Russes.

Mais M. Kostin se défend de constituer le bras financier du gouvernement de Vladimir Poutine, alors que les craintes se multiplient en Europe face à la montée en puissance des fonds d’Etats étrangers, alimentés par des capitaux publics en Russie, en Chine et dans les Etats pétroliers du Golfe.

La chancelière allemande Angela Merkel a ainsi annoncé récemment que Berlin étudiait les moyens de protéger l’industrie du pays contre l’appétit des fonds d’Etat étrangers.

“Il n’y a jusqu’à présent pas de fonds d’Etat en Russie, qui s’occupent d’investissement à l’étranger”, affirme M. Kostin.

L’hypothèse que des groupes comme les géants de l’énergie Gazprom et Rosneft ou la VTB “sont des bras financiers de la politique, est fausse”, selon lui.

Par ailleurs, la banque russe ne se dit pas prête à participer au mouvement de consolidation du secteur en Europe. “Les banques russes sont encore trop faibles” pour faire face à la concurrence de leurs consoeurs de l’Ouest, fait-il valoir.

 01/08/2007 07:42:41 – © 2007 AFP