Réunion au sommet de l’Etat pour savoir si l’union Suez-GDF a un avenir

 
 
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Le PDG de Gaz de France Jean-François Cirelli, le 13 mars 2007 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[05/07/2007 18:50:01] PARIS (AFP) Le projet de fusion entre Gaz de France et Suez, auquel s’est tardivement rallié le président de la République, a été étudié jeudi au plus haut sommet de l’Etat pour savoir s’il avait un avenir.

Une “réunion importante” à ce sujet s’est tenue jeudi matin à l’Elysée entre le président de la République Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon et la ministre de l’Economie Christine Lagarde.

MM. Sarkozy et Fillon, et Mme Lagarde, ont étudié “différentes options”, à propos du projet de mariage entre le groupe public gazier Gaz de France et le groupe privé d’énergie et d’environnement Suez.

Des syndicats de l’énergie ont été de leur côté reçus jeudi à l’Elysée.

Selon le quotidien Les Echos, “aucune décision définitive ne devrait être prise à ce stade”.

Une décision sur le dossier GDF-Suez sera prise “dans les 15 jours”, avait assuré lundi, dans le quotidien La Tribune, le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant.

Le projet de fusion entre Gaz de France et Suez avait été lancé en février 2006 par l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, afin de protéger Suez d’une éventuelle offre d’achat hostile de l’italien Enel.

Nicolas Sarkozy s’était alors rallié tardivement, en août, à cette solution, notamment parce qu’elle impliquait de privatiser GDF et donc de revenir sur une promesse qu’il avait faite en 2004 quand il était ministre de l’Economie et selon laquelle l’Etat conserverait 70% du capital du gazier.

Le projet a ensuite été mis en sommeil pendant la campagne électorale après que le Conseil constitutionnel eut repoussé au 1er juillet l’entrée en vigueur de la privatisation de GDF, et donc de la fusion.

Plusieurs alternatives ont été évoquées.

Le premier scénario consisterait à rapprocher GDF du groupe public d’électricité EDF.

Un rapprochement entre EDF et GDF n’est pas “écarté” par le gouvernement, a rapporté jeudi le représentant de la CFE-CGC à sa sortie de l’Elysée.

Mais l’hypothèse d’une fusion entre les deux groupes semble exclue, a précisé Jean-Claude Pelofy, secrétaire général de la CFE-CGC des industries électriques et gazières. Sa mise en oeuvre se heurterait vite aux règles de concurrence de la Commission européenne, expliquait mardi le PDG d’EDF Pierre Gadonneix.

Les syndicats ont été aussi interrogés à propos d’un deuxième scénario, le “statu quo”, qui consisterait à laisser GDF seul.

M. Sarkozy, alors candidat à la présidence de la République, avait aussi parlé d’un éventuel rapprochement entre GDF et le producteur algérien de gaz Sonatrach.

Quant au dernier scénario, celui du maintien de la fusion, il n’est pas encore abouti sur ses modalités financières.

Le schéma initial prévoit l’échange d’une action Suez contre une action GDF, plus le versement d’un dividende exceptionnel d’un euro par titre aux actionnaires de Suez.

Or, l’action Suez vaut actuellement plus cher que celle de GDF (environ 5 euros d’écart), ce qui risque de dissuader les actionnaires de Suez de soutenir l’opération.

“Toutes les options sont à l’étude”, s’est bornée à répéter jeudi Mme Lagarde, en marge des Rencontres financières de Paris Europlace.

A cette réunion d’investisseurs pourtant, le projet de fusion était sur beaucoup de lèvres. “Tous les acteurs sont là. L’atmosphère est brûlante”, remarquait une participante.

Mme Lagarde a en effet déjeuné jeudi à la même table que le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, par ailleurs président d’Europlace, et que le PDG de GDF, Jean-François Cirelli.

Les actions de GDF, Suez et EDF baissaient jeudi à 16H30 à la Bourse de Paris, de respectivement 1,23% à 37,79 euros, 0,83% à 42,07 euros, et 3,34% à 77,81 euros, dans un marché en baisse de 0,53%.

 05/07/2007 18:50:01 – © 2007 AFP