Le marché immobilier en plein boom en Europe de l’Est

 
 
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Vue de Prague (Photo : Michal Cizek)

[30/06/2007 10:26:35] PRAGUE (AFP) Jusqu’à 3.500 euros le m2 en haut de gamme au centre de Bratislava, 4.000 à Budapest, 4.500 à Prague ou 5.000 à Varsovie… le marché de l’immobilier flambe dans les capitales est-européennes, les investisseurs étrangers affluent et les familles s’exilent en banlieue en s’endettant pour se loger.

Signe des temps, même les “panelaks”, ces blocs gris construits par le régime communiste dans les banlieues tchèques, deviennent des produits recherchés: en cinq ans, le prix d’un 60m2 à “Jizni Mesto”, vaste ensemble du sud de Prague, a quasiment doublé à 2,2 millions de couronnes (environ 80.000 euros).

“La demande a beaucoup augmenté car ces appartements restent abordables pour ceux qui n’ont pas de hauts revenus”, explique Robert Persein, de l’agence Cesko-Moravska. Et certains n’hésitent pas à s’endetter pour 30 ou 40 ans, comme le dit Pavel Kuhn, de la banque Ceska Sporitelna.

Même tendance dans les banlieues de Vilnius, où le prix des appartements a bondi de 40-65% en 2005. Globalement, en 2005, le marché a pris 40% en Lituanie, 55% en Lettonie et 28% en Estonie, selon la banque balte DnB Nord.

La fièvre immobilière est tout aussi forte à Bucarest, où la valeur des maisons a triplé en cinq ans et où nombreux sont ceux qui s’improvisent agent immobilier, selon Felicia Nitu, de la société Bourse valeurs immobilières.

Varsovie a connu l’an dernier la hausse la plus spectaculaire, avec + 50% sur les prix qui ont atteint en moyenne 1.935 euros/m2 (7.354 zlotys), selon l’agence RedNet. La tendance est identique dans d’autres grandes villes de Pologne, notamment la très touristique Cracovie.

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Appartements en construction près de Varna sur les bords de la Mer Noire en 2006 (Photo : Valentina Petrova)

Partout, tous les secteurs, neuf, ancien, immobilier de bureau, logements, résidentiel de loisir, sont à la hausse. Au point qu’à Prague et surtout à Riga, on parle de “bulle immobilière”.

“La folie immobilière qui règne depuis quelques années, et qui ressemble pour moi à une fête en temps de peste, ne peut pas durer toujours”, s’inquiète à Riga le président de l’Association immobilière lettone, Edgars Sins.

En Bulgarie comme ailleurs, les prix ont commencé à grimper avant l’intégration dans l’Union européenne. La hausse a débuté en 2006, “la demande est restée forte en 2007, avec + 15-20% sur les prix depuis le début de l’année”, explique Teodora Dimovade, de l’agence ERA.

“Il se passe maintenant en République tchèque ce qui s’est produit après l’entrée dans l’Union européenne de l’Italie, de l’Espagne, de l’Irlande ou du Portugal”, analyse en écho une étude du groupe “Czech Real Estate Market” qui évoque avec gourmandise une valorisation de 500% sur huit ans pour certains produits.

Conséquence, l’accès à la propriété devient un rêve coûteux pour les habitants des anciens pays communistes: à Bratislava, le m2 coûte en moyenne 1.500 euros, soit trois mois de salaire moyen, selon les chiffres de la Banque nationale slovaque.

“Je n’arrive pas à acheter, tout est trop cher”, se plaint Samuel Kubani, un jeune célibataire en quête d’un studio au centre-ville. Et cela ne risque pas de s’arranger puisque la Slovaquie a été repérée par l’édition 2007 du “Global Property Guide” comme le prochain “point chaud” des investisseurs mondiaux.

De façon générale, depuis l’élargissement de l’UE, les pays de l’Est figurent en tête de liste des conseils en investissements immobiliers, surtout quand, comme en Slovaquie, on y conjugue prix bas, croissance économique vigoureuse et fiscalité favorable.

Phénomène nouveau, les Britanniques et les Irlandais commencent à explorer les stations de ski slovaques, en quête d’une résidence secondaire ou, plus prosaïquement, d’un bon placement.

En Bulgarie, les investissements immobiliers étrangers ont déjà plus que triplé à 1,3 md EUR entre 2005 et 2006, principalement du fait de l’afflux des retraités britanniques. En Roumanie, la région balnéaire de Constanta, sur la mer Noire, attire, outre les Britanniques, des acheteurs espagnols, italiens et français.

En Estonie, le prix des maisons de campagne, fussent-elles de vieilles fermes délabrées, a été multiplié par 60 en dix ans. Et les agences locales, fortes de leur expérience en matière de marché émergent, se lancent désormais à la conquête de la Roumanie et la Bulgarie.

 30/06/2007 10:26:35 – © 2007 AFP