[07/06/2007 21:02:15] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a fini en baisse jeudi pour la troisième séance consécutive après une longue période de hausse, minée par les incertitudes entourant le niveau d’inflation aux Etats-Unis qui font s’éloigner d’autant les perspectives d’une baisse des taux. Sur la séance, l’indice Dow Jones (DJIA) a perdu 1,48%, soit près de 200 points, tandis que le Nasdaq a abandonné 1,77%. Depuis le début de la semaine, le Dow Jones a ainsi reculé de 2,94%, tandis que l’indice Nasdaq a perdu 2,77%, une nette baisse contrastant avec la santé éclatante qu’affichait la Bourse américaine depuis plusieurs semaines. Lundi, le DJIA (l’indice vedette de Wall Street) et l’indice élargi Standard and Poor’s 500 avaient même clôturé à de nouveaux records historiques, ignorant la dégringolade de la Bourse de Shanghai, qui avait chuté le même jour de 8,26%, sa deuxième plus forte baisse en 11 ans. Les Bourses européennes ont suivi le même chemin, enregistrant de leur côté quatre séances consécutives de baisse, sur fond de craintes de remontée des taux d’intérêt en Europe, où la Banque centrale européenne a annoncé mercredi un nouveau tour de vis monétaire. Aux Etats-Unis, c’est la remontée des taux obligataires à long terme qui a précipité la baisse de Wall Street au cours des trois dernières séances. Les rendements du bons du Trésor à 10 ans, qui remontaient depuis plusieurs jours, ont en effet dépassé jeudi le seuil psychologique de 5% pour la première fois depuis août dernier. Cette hausse s’explique notamment par un changement de perception du marché sur la future politique monétaire américaine, selon les analystes. “Il y a encore une semaine, le marché pensait que la Réserve fédérale américaine (Fed) allait laisser son taux directeur inchangé pour le reste de l’année, mais maintenant il semble qu’elle pourrait le relever face à la persistance de pressions inflationnistes”, a expliqué Hugh Johnson, analyste d’Illington Advisors. Les taux obligataires ont aussi beaucoup progressé depuis la publication du rapport sur l’emploi en mai qui a montré la résistance du marché de l’emploi face au ralentissement de l’économie américaine, a rappelé l’analyste. “Les obligations semblent réagir à une avalanche d’articles de presse indiquant que les économies mondiales, et américaine en particulier, connaissent une croissance bien meilleure que prévu, et que les pressions inflationnistes s’avèrent plus fortes qu’on ne le pensait”, a de son côté commenté Patrick Fearon, analyste chez AG Edwards. La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu son taux directeur inchangé à 5,25% depuis un an et les investisseurs s’attendaient jusqu’à présent à la voir assouplir sa politique monétaire avant la fin de l’année afin de relancer l’économie américaine. Mais au vu des derniers indicateurs économiques, le marché a revu ses prévisions pour ne plus anticiper de baisse des taux avant la mi-2008. “La hausse des taux d’intérêt fait également craindre une baisse des capacités d’emprunts pour les entreprises américaines et donc de moindres profits”, a ajouté M. Johnson, pour justifier le recul du marché. Selon l’analyste, les investisseurs ont enfin été tentés de prendre leurs bénéfices après la hausse récente du marché. “Je ne serai pas surpris d’assister à une baisse de Wall Street de 10%”, a-t-il estimé. |
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