Crédit Lyonnais LCL : 3.519 suppressions de postes d’ici 2010

 
 
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Le logo de LCL

[01/06/2007 14:29:11] PARIS (AFP) La direction du Crédit Lyonnais (LCL) a annoncé vendredi en comité central d’entreprise un plan de 3.519 départs d’ici 2010, sur la base du volontariat, un nouveau dégraissage qui “inquiète” beaucoup les syndicats d’une banque au passé déjà mouvementé.

“La direction nous a annoncé la suppression de 3.519 postes en solde net d’ici 2010, soit 15% de l’effectif”, a indiqué à l’AFP, Claude Moll, délégué syndical central CGT de LCL.

Ces suppressions de postes concerneront “la direction centrale (1.032), les services après-vente (1.139), la banque de réseaux (1.264) et les directions de marchés des entreprises (84)”.

Des chiffres qui vont “au delà” de ce que redoutaient les syndicats, “très inquiets sur la possibilité de développer le Crédit Lyonnais dans une telle situation”, selon M. Moll, dont le syndicat dénonce déjà des conditions de travail dégradées.

Un porte-parole de la direction de LCL a confirmé à l’AFP les chiffres annoncés en CCE. “Il n’y aura aucun licenciement”, ces suppressions se faisant notamment sur la base de “préretraites” et “départs volontaires”, a-t-il souligné.

La direction estime que 3.000 collaborateurs devraient signer son accord “de départ anticipé de fin de carrière” ouvert aux salariés de 57 ans et plus, d’un coût total de 400 millions d’euros “intégralement financé par LCL”.

“Il correspond à une forte attente des salariés potentiellement concernés”, assure-t-elle.

Mais pour les salariés déjà éprouvés par “les déboires” de leur banque, le choc est d’autant plus rude que les effectifs sont passés de 33.000 à 25.000 depuis le rachat du Crédit Lyonnais par le Crédit Agricole en 2003, selon la CGT.

“De 1993 à 2010, nous aurons perdu 50% des effectifs en France au nom de l’amélioration des conditions d’exploitation”, remarque M. Moll.

“Le périmètre n’est pas le même” et “on ne touche pas du tout aux commerciaux, aux directeurs d’agence, on ne fermera pas une agence”, fait de son côté valoir la direction, qui invoque “la pression terrible” exercée sur les banques par “les pouvoirs publics, les collectivités, les associations de consommateurs pour que les tarifs soient améliorés”.

Ces 3.519 départs, sont “un objectif cible qui va s’échelonner sur 3 ans et demi, quatre ans, face à des conditions de marché qui font que la banque de détail en France est dans une situation qui n’est pas aussi florissante que ce qu’elle a connu”, a ajouté son porte-parole.

“Environ deux tiers de l’effectif sont dans le réseau et un tiers en fonctions administratives. Notre objectif est de passer à trois quarts/un quart, donc on va jouer sur les fonctions supports et faire tout ce qu’on peut en terme d’automatisation”, a-t-il expliqué.

“On se doit nous d’être plus compétitifs, a fortiori lorsque nous sommes un petit peu en décalage en terme de coefficients d’exploitation par rapport à nos principaux compétiteurs et concurrents”, a t-il ajouté.

Enfin, pour la direction, il n’est plus possible aujourd’hui de “raisonner seulement” au niveau du Crédit Lyonnais. “Nous accélérons le processus de mutualisation de nos moyens avec ceux du groupe Crédit Agricole SA (qui opère actuellement 8.000 recrutements en France): le raisonnement qu’on doit avoir en terme d’effectifs, il est plutôt au niveau du groupe”, a souligné le porte-parole.

Sur le terrain, les “départs volontaires” risquent de cibler une nouvelle fois la tranche de 55-60 ans, au moment où la France peine déjà à combler son retard européen en matière d’emploi des seniors…

 01/06/2007 14:29:11 – © 2007 AFP