L’Américain Citigroup prend le contrôle du 3e courtier japonais Nikko

 
 
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Le siège du groupe bancaire américain Citigroup, à New York le 11 avril 2007 (Photo : Don Emmert)

[27/04/2007 07:46:43] TOKYO (AFP) Le premier groupe bancaire américain Citigroup a annoncé vendredi le succès de son offre publique d’achat (OPA) amicale de près de 10 milliards d’euros sur la troisième maison de courtage japonaise Nikko Cordial, l’une des plus importantes lancée par un étranger dans l’Archipel.

Le géant financier américain a réussi à porter sa participation dans la maison japonaise à 61,08%, ont précisé dans un communiqué Citigroup et Nikko. Citigroup détenait déjà 4,9% de la société nippone avant le lancement de son offre, qui est arrivée à échéance jeudi à minuit (heure japonaise).

Le groupe américain proposait 1.700 yens par action, ce qui valorisait l’ensemble de son offre à environ 1.578 milliards de yens (9,86 milliards d’euros). A l’échéance de l’OPA, et pour l’achat des 56,18% qu’il ne possédait pas encore dans Nikko, le géant new-yorkais a déboursé 7,7 milliards de dollars (5,7 milliards d’euros).

Il avait relevé d’un quart son offre initiale pour répondre aux souhaits de certains actionnaires, des fonds de pension, estimant trop peu attractive la première proposition.

L’OPA, qui sera finalisée le 9 mai, avait été approuvée par le conseil d’administration de Nikko Cordial mais son succès n’apparaissait pas garanti, des fonds de pensions étrangers, détenteurs d’environ un quart des titres, réclamant 2.000 yens par action.

L’offensive du géant américain marque un retour en force au Japon après des années difficiles qui s’étaient notamment soldées par une importante réduction de voilure, annoncée en janvier, de ses activités crédits à la consommation.

Citigroup, alléché par la reprise de la seconde économie mondiale, tente de réussir là où certains de ses rivaux ont échoué. Merrill Lynch s’était ainsi cassé les dents sur un marché nippon où peinent à pénétrer les banques américaines.

Merrill avait démarré une activité de banque de détail dans l’Archipel en 1998, à la suite de sa prise de contrôle du courtier Yamaichi Securities Co, en faillite. Mais l’américaine avait finalement mis la clef sous la porte en 2002, subissant de plein fouet le marasme boursier et l’aggravation de la récession.

La réussite de l’offre Citigroup souligne également l’ouverture progressive de l’économie nippone, jadis une des plus protégées.

“Les sociétés japonaises doivent renforcer leur compétitivité au niveau international”, a averti lors d’une conférence de presse le ministre des Services financiers, Yuji Yamamoto. “Nous assistons actuellement à une nouvelle phase de grande concurrence”, a-t-il ajouté.

Charles Prince, président-directeur général de la Citigroup, a estimé que la réussite de l’offre “soulignait (la) volonté (du groupe) de saisir les opportunités de croissance internationale, que ce soit à l’interne ou par l’intermédiaire d’acquisitions ciblées”.

Le président-directeur général de Nikko, Shoji Kuwashima, a également loué un “pas significatif pour (la) société en vue d’une future croissance”. L’alliance avec l’américain “nous aidera à satisfaire l’évolution des besoins de nos clients”, a-t-il déclaré.

Nikko Cordial avait été récemment éclaboussé par un scandale qui avait failli lui coûter la radiation de la cote à la Bourse de Tokyo.

Le courtier avait reconnu en décembre avoir truqué ses comptes de l’exercice 2004-2005, au moyen d’un complexe jeu d’écritures entre deux de ses filiales. Il avait annoncé un bénéfice net de 46,94 milliards de yens, alors que ce profit ne se montait en réalité qu’à 34,14 milliards.

La Bourse de Tokyo avait décidé en mars d’épargner la radiation de la cote à Nikko Cordial.

 27/04/2007 07:46:43 – © 2007 AFP