Davantage d’embauches prévues en 2007 en France, souvent des emplois peu qualifiés

 
 
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Des jeunes consultent les annonces de l’ANPE, le 17 mai 2006 à Caen (Photo : Mychèle Daniau)

[05/04/2007 10:41:37] PARIS (AFP) Les entreprises souhaitent davantage embaucher en 2007, pour la première fois depuis cinq ans, surtout dans les services et sur des emplois peu qualifiés, mais prévoient des difficultés à recruter malgré le chômage persistant, selon une enquête de l’Unedic parue jeudi.

Pour la sixième année consécutive, l’Unedic et le Crédoc ont interrogé fin 2006 les 1,5 million d’entreprises affiliées à l’assurance-chômage, sur leurs besoins en main d’oeuvre cette année.

Les 327.700 chefs d’entreprises ayant répondu font état de 1.223.300 intentions d’embauche (sans différencier CDI, CDD ou intérim), soit une hausse de 2,4% tirée par le dynamisme du BTP, après quatre ans de baisse. Rien ne dit que toutes ces embauches seront réalisées.

Et seulement deux intentions d’embauche sur dix profitent à des chômeurs ou des inactifs, a précisé l’Unedic. Quatre sur dix correspondent à des transferts de salariés au sein d’une même entreprise et trois sur dix concernent des salariés qui changent d’entreprise sans changer de métier. Le reste permet à des jeunes de décrocher leur premier emploi.

Plus d’un établissement sur cinq envisage de recruter (21,8%). Si les perspectives d’embauche connaissent une embellie dans les PME de moins de 100 salariés, elles reculent nettement chez les entreprises plus grosses.

Par secteur, c’est la construction qui connaît la plus forte progression des besoins (près de 20%).

Mais cette année encore, les embauches les plus massives se feront dans les services, avec 439.700 projets (37%) principalement dans le tourisme, les services aux entreprises (conseils en informatique, etc) et les services à la personne (employés de maison, etc).

Les métiers les plus recherchés se concentrent sur des emplois peu ou pas qualifiés. En tête du classement, les “employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie” (serveurs, maîtres d’hôtel…), suivis des agents d’entretien, des animateurs socioculturels, des caissiers, des employés de libre-service et des représentants de commerce.

La demande de saisonniers recule de 2% comparé à 2006 pour atteindre 28,3% des projets, soit 346.600 recrutements. Le recours aux saisonniers reste très répandu dans les petites entreprises et dans les zones touristiques, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration (60%) ou des services personnels et domestiques.

Mais 46% des entrepreneurs s’attendent à rencontrer des difficultés de recrutement en 2007, davantage encore qu’en 2006 (+1,8 point), alors que le chômage se maintient à un niveau élevé en France. Près de 562.200 embauches sont jugées problématiques.

La pénurie est particulièrement forte dans les métiers qualifiés du BTP (maçons, plâtriers, ouvriers des travaux publics, etc) mais aussi chez les conducteurs routiers, les ouvriers qualifiés de la mécanique (soudeurs, monteurs, etc), les cuisiniers et les aides-soignants.

Dans les fonctions d’encadrement, les ingénieurs de l’informatique et cadres commerciaux sont très recherchés par les entreprises.

L’Unedic compte utiliser cette enquête sur les besoins en main d’oeuvre pour rapprocher le profil des chômeurs des besoins des entreprises, en adaptant le financement des formations aux métiers en mal de personnel.

“Plus que jamais dans la politique des Assedic, il y a lieu de diriger les chômeurs sur les emplois offerts. L’enquête permet de déterminer où se trouvent les employeurs, où se trouvent les chômeurs et où est le besoin de formation des chômeurs”, a commenté le directeur général de l’Unedic Jean-Pierre Revoil.

 05/04/2007 10:41:37 – © 2007 AFP