Bayer va supprimer 6.100 emplois dans le monde suite au rachat de Schering

 
 
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Des salariés manifestent devant le siège de Bayer Schering Pharma à Berlin, le 2 mars 2007 (Photo : Clemens Bilan)

[02/03/2007 22:31:07] FRANCFORT (AFP) Le groupe de chimie-pharmacie allemand Bayer a un peu durci ses suppressions d’emplois après le rachat du laboratoire berlinois Schering, et annoncé vendredi 6.100 réductions de postes dans le monde et des fermetures de sites surtout administratifs.

Bayer avait fait état jusqu’ici d’environ 6.000 suppressions d’emplois.

Ces chiffres s’entendent comparé au nombre de salariés à fin 2005, date à laquelle les activités combinées de Bayer et Schering dans la pharmacie employaient quelque 60.000 personnes.

Dans le détail, 3.150 réductions de postes sont prévues en Europe, 1.000 aux Etats-Unis, 750 dans la région Asie-Pacifique et 1.200 en Amérique latine et au Canada.

“L’Europe est traditionnellement notre plus fort marché, et l’Europe est donc naturellement la plus touchée”, a commenté Ulrich Köstlin, membre du directoire de la nouvelle société Bayer Schering Pharma, lors d’une conférence de presse à Berlin. Il a refusé de détailler les coupes par pays, arguant de discussions encore en cours avec les partenaires sociaux et indiquant seulement que tous ceux où le groupe était présent étaient concernés.

La seule certitude concerne l’Allemagne où 1.500 réductions de postes sont annoncées. L’essentiel des coupes touche le site historique de Schering à Berlin, où Bayer avait déjà annoncé mercredi vouloir supprimer 950 postes sur un total de 5.500.

A Berlin, quelque 2.000 salariés ont participé à une réunion du comité d’entreprise avant de se joindre à une manifestation devant le siège de Bayer Schering Pharma. Pour la suite, les représentants des salariés n’ont pas exclu des grèves.

L’amertume est d’autant plus grande que Bayer s’était initialement présenté comme un chevalier blanc, alors que Schering était menacé par une offre de rachat hostile d’un autre groupe allemand, Merck KGaA.

Bayer s’est engagé à ne pas imposer de licenciements secs dans la capitale allemande d’ici la mi-2008. Les départs volontaires, préretraites et autres temps partiels seront aussi privilégiés pour les autres sites.

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Le patron de Bayer Schering Pharma, Arthur Higgins, le 2 mars 2007 lors d’une conférence de presse à Berlin (Photo : Clemens Bilan)

Les coupes touchent en premier lieu les services administratifs, pour réduire les doublons entre Bayer et Schering.

La fusion va notamment entraîner la disparition de sièges sociaux nationaux. Le siège de Bayer aux Etats-Unis à West Haven (Connecticut) sera par exemple supprimé au profit de celui de Schering, à Wayne dans le New Jersey. En France, Bayer va abandonner son siège à Paris pour s’installer dans les locaux de Schering à Lille (Nord).

Une autre décision importante concerne le transfert à Berlin de grosses parties de l’activité de recherche basées jusqu’ici aux Etats-Unis, en particulier dans l’oncologie.

Bayer avait fait main basse l’an dernier sur Schering pour près de 17 milliards d’euros à l’issue d’une OPA amicale, la plus grosse acquisition de son histoire.

L’opération devrait permettre des synergies annuelles de 700 millions d’euros par an à partir de 2009, dont la moitié via des suppressions de postes. Les coûts d’intégration, évalués à 1 milliard d’euros, devaient être étalés entre 2006 et 2008.

“Notre priorité ne va pas aux synergies mais à la croissance”, a insisté le patron de Bayer Schering Pharma, Arthur Higgins, lors de la conférence de presse à Berlin. Il a toutefois laissé entendre que de nouvelles acquisitions n’étaient pas prévues à court terme dans ce secteur. “Notre priorité est une intégration fructueuse. Nous allons nous concentrer là-dessus en 2007.”

 02/03/2007 22:31:07 – © 2007 AFP