L’enfant et le mobile : les premiers pas du contrôle parental

 
 
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Un téléphone portable (Photo : Fred Dufour)

[31/01/2007 17:00:18] PARIS (AFP) Le contrôle parental sur le contenu ou sur un service multimédia de téléphonie mobile, qui peut être activé gratuitement et à tout moment, rencontre un début de succès, un an après la signature d’une charte entre le ministère de la Famille et les opérateurs de téléphonie mobile.

Trois nouveaux opérateurs (Auchan Télécom, Carrefour Mobile et Ten) ont signé mercredi avec le ministre Philippe Bas la charte qui engage déjà depuis un an sept autres opérateurs (Bouygues Télécom, Orange, SFR, Debitel, M6 Mobile, Omer Télécom, Universal Mobile).

Le ministre s’est félicité, lors d’une conférence de presse, des premiers échos rencontrés auprès des parents, une fois le dispositif devenu opérationnel sur tous les points de vente de téléphonie mobile: 150.000 activations du contrôle parental ont été réalisées à ce jour.

Gratuit et simple d’accès (un coup de téléphone à l’opérateur), le contrôle parental, lorsqu’il est activé, bloque l’accès à certains contenus, comme les sites de rencontres et sites dits de “charme” de l’opérateur, ainsi que l’accès à Internet.

Depuis novembre, le contrôle est proposé dans tous les points de vente de téléphonie mobile et figure dans le formulaire de contrat d’ouverture de ligne.

Le contrôle ne concerne encore cependant qu’une toute petite minorité de jeunes mineurs.

Près de 50 millions de personnes utilisent un téléphone mobile en France aujourd’hui.

80% des jeunes de 12 à 17 ans en possèdent, et parmi eux, 23% consultent des sites internet (contre seulement 3% des 40 à 59 ans) et 7% participent à des “chats”. Ils sont encore plus nombreux à envoyer des photos et vidéos (61%), selon des chiffres cités par l’AFOM (Association française des opérateurs mobiles).

“Il commence à y avoir des abonnements pour des enfants de 8 ans”, a souligné Philippe Montagner, président de l’AFOM.

Depuis que le mobile est beaucoup plus qu’un téléphone, permettant de louer, prendre des photos, consulter des blogs, participer à des chats et se relier à internet, les parents “se doivent d’accompagner leurs enfants”, prévient le docteur Claude Allard, pédo-psychiatre, qui a participé à la rédaction d’un guide diffusé gratuitement par l’AFOM, “Votre enfant et le téléphone mobile”.

Le contrôle parental va être amélioré en 2007 avec la mise en place de pictogrammes, symbolisant la nature des contenus et le public visé.

Cette grille de classification, du type de celle qui est utilisée dans d’autres médias (cinéma, jeux vidéo, télévision) a été définie par le Forum des droits sur internet et propose quatre catégories: “tous publics”, “déconseillé aux moins de 12 ans”, “déconseillé aux moins de 16 ans”, “réservé aux adultes”.

Cette grille sera fournie à chaque éditeur qui devra procéder à la classification de ses contenus, avant leur mise en ligne.

Une “Commission nationale de déontologie des services de communication au public en ligne” sera mise en place “au printemps”, a annoncé Philippe Bas, pour veiller à la bonne application de cette grille par les éditeurs de services multimédias mobiles.

“Je veux dire aux parents que rien ne remplacera leur vigilance et leur responsabilité”, a cependant précisé le ministre, “on ne peut assurer la protection à 100%”.

 31/01/2007 17:00:18 – © 2007 AFP