Les candidats à la reprise d’Alitalia dévoilent leurs intentions lundi

 
 
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Un avion de la compagnie Alitalia sur le tarmac de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, près de Paris (Photo : Jack Guez)

[29/01/2007 12:15:48] ROME (AFP) L’appel d’offres pour la reprise de la compagnie aérienne italienne en difficulté Alitalia, qui a enregistré l’an dernier une lourde perte de 380 millions d’euros, s’achève lundi à 17H00 GMT alors qu’Air France-KLM maintient encore le suspense.

Le gouvernement italien, toujours actionnaire à 49,9% de la compagnie, met en vente au moins 30,1% du capital afin d’obliger le repreneur à lancer une OPA sur la totalité des actions de la société, conformément à la législation italienne.

Les acheteurs potentiels doivent adresser ce lundi une “manifestation d’intérêt” qui ne les engage nullement à déposer une offre ferme et ne ferme pas non plus la porte à des repreneurs se présentant après cette date.

Le processus de vente est prévu pour durer six mois, selon le ministère de l’Economie qui doit publier un communiqué dans la soirée sur le résultat de l’appel d’offres.

Les intéressés ont eu confirmation dimanche de l’état désastreux des finances de la compagnie, contrainte par l’autorité boursière Consob de révéler que sa perte nette avait atteint l’an dernier 380 millions d’euros, loin de l’équilibre espéré il y a un an.

Alitalia dispose d’une trésorerie suffisante pour survivre “plus de douze mois” mais a en revanche confirmé qu’il ne lui était plus possible d’atteindre les objectifs de son plan industriel 2005-08.

C’est ce plan, prévoyant en particulier des économies pour équilibrer les comptes, qui lui avait permis d’obtenir un milliard d’euros de capitaux frais fin 2005.

Face à une telle situation, personne n’a encore officiellement dévoilé sa candidature, et Air France-KLM, lié par des participations croisées de 2% avec la compagnie italienne, pourrait encore entretenir le suspense quelques semaines.

Les “manifestations d’intérêt” qui seront recueillies ce lundi par le gouvernement laissent en effet encore de la place à une candidature ultérieure puisque tout consortium pourra s’ouvrir à de nouveaux partenaires d’ici au dépôt des offres fermes.

C’est vers cette possibilité que s’orienterait la compagnie franco-néerlandaise, selon la presse, ce qui lui permettrait d’entrer en lice si son concurrent allemand, Lufhthansa se lance dans la course.

Parmi les autres candidats pressentis, figure le fonds de l’entrepreneur Carlo De Benedetti, spécialisé dans le redressement d’entreprises en difficultés, Management & Capitali.

La compagnie italienne Air One, partenaire commerciale de Lufhthansa, pourrait aussi manifester son intérêt tout comme un consortium organisé par la banque Rothschild et le fonds Texas Pacific Group (TPG), selon la presse italienne.

Le coût de reprise d’Alitalia est évalué à environ 1,5 milliard d’euros -sa capitalisation boursière actuelle-, auxquels il faudra ajouter le coût de renouvellement d’une flotte vieillissante de 183 appareils et la reprise de dette (1 milliard d’euros).

Dans son appel d’offres, le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi a posé un certains nombres de conditions aux repreneurs potentiels.

Il demande notamment aux candidats à la reprise des engagements sur “la sauvegarde de l’identité nationale d’Alitalia”, sur “la qualité et la quantité des services offerts et sur la couverture du territoire italien”.

Mais le point sensible reste la marge de manoeuvre qu’aura le repreneur pour restructurer la compagnie dans un climat social très dégradé par de nombreuses grèves.

 29/01/2007 12:15:48 – © 2007 AFP