Alitalia dans l’incertitude après le départ du patron d’Air France-KLM

 
 
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Le président d’Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta en conférence de presse le 2″ novembre 2006 à Paris (Photo : Thomas Coex)

[17/01/2007 15:21:26] ROME (AFP) Alitalia est plongée dans l’incertitude après la démission, mercredi de son conseil d’administration, du président d’Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, à une dizaine de jours de la date-limite de remise des offres de reprise de la compagnie italienne en grande difficulté financière.

“Comme il y a un appel d’offres lancé par le gouvernement italien sur le capital d’Alitalia et étant donné qu’Air France est un partenaire commercial d’Alitalia, son président ne peut plus faire partie du conseil d’administration”, a indiqué Air France dans un bref communiqué.

Cette démission surprise intervient près de trois semaines après le lancement de l’appel d’offres pour la vente de la compagnie aérienne italienne, et alors que la compagnie franco-néerlandaise n’a pas dit si elle présenterait une offre.

Le titre Alitalia progressait fortement à la Bourse de Milan après cette annonce, gagnant 2,89% à 1,07 euro à 11H50 GMT dan un marché en léger recul, les investisseurs continuant à spéculer sur des candidats à la reprise.

Le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, a indiqué récemment être d’accord pour qu’Air France-KLM rachète Alitalia, à condition de faire une proposition “claire et forte”. Les deux compagnies sont déjà liées par des participations croisées de 2%.

L’Etat italien, qui détient 49,9% d’Alitalia a lancé fin décembre un appel d’offres pour la prise de contrôle d’Alitalia, donnant jusqu’au 29 janvier aux acquéreurs potentiels pour faire leurs propositions.

De son côté, M. Spinetta répète depuis plusieurs mois qu’il n’engagera un rapprochement avec la compagnie italienne qu’à condition de pouvoir la restructurer et partager une même stratégie.

Le gouvernement de M. Prodi craint qu’Air France-KLM ne cantonne le marché italien dans un rôle secondaire.

Le retrait de M. Spinetta risque par ailleurs de paralyser le fonctionnement du conseil d’administration d’Alitalia, convoqué normalement vendredi pour faire le point sur son plan de restructuration et d’éventuelles cessions d’actifs à la lumière de la dégradation de ses comptes.

Selon Il Sole 24 Ore, la perte nette en 2006 a atteint au moins 350 millions d’euros, soit le double par rapport à 2005.

Après la démission de M. Spinetta, le conseil d’administration d’Alitalia, composé habituellement de cinq membres, se réduit à deux personnes, son président Giancarlo Cimoli et le représentant du Trésor italien.

Or, les statuts de la compagnie prévoient que le conseil doit être composé d’au moins trois membres. Il ne devrait donc pas pouvoir se réunir vendredi.

Quatre représentants du conseil d’administration d’Alitalia ont démissionné au cours des six derniers mois et un seul a été remplacé.

De leur côté, la majorité des syndicats d’Alitalia qui ont lancé un mot d’ordre de grève pour vendredi semblent prêts à différer le mouvement.

“La grève est différée par sens des responsabilités des syndicats. Depuis ce matin, Alitalia est formellement sans conseil d’administration après le départ du président d’Air France”, a dit Fabrizio Solari, secrétaire général de la Filt-Cgil (gauche).

En revanche, le syndicat Sdl (autonomes) a maintenu son mot d’ordre.

Les syndicats, mécontents du déroulement de la privatisation et opposés à toute cession d’actifs, doivent être reçus le 1er février par le gouvernement pour faire le point sur la situation de la compagnie deux jours après la clôture de l’appel d’offres.

 17/01/2007 15:21:26 – © 2007 AFP