Environnement : la Tunisie sollicitée pour exporter son expertise

 
 

barbut150.jpgLe Fonds pour
l’environnement mondial (FEM), institution internationale indépendante
spécialisée dans le cofinancement des surcoûts des projets favorisant une
meilleure protection de l’environnement dans le monde, a sollicité,
officiellement, par la voix de sa présidente et directrice générale Mme
Monique Barbut (France), la Tunisie pour approcher les pays d’Afrique du
Nord et du Moyen-Orient (Mena).  

Deux objectifs sont
recherchés par le Fonds : faire profiter ces pays de l’expertise développée,
relativement, avec succès par les Tunisiens en matière de prise en charge
rationnelle des problèmes écologiques et convaincre les plus riches d’entre
eux à contribuer au développement des ressources financières du FEM. 

Mme Barbut, qui vient
de séjourner officiellement en Tunisie (20-21 décembre 2006), effectuait sa
première visite à l’étranger, depuis son élection en juillet 2006, à la tête
du FEM. D’où l’enjeu de cette visite au cours de laquelle elle a, notamment,
annoncé l’élaboration, en 2007, de  deux programmes régionaux : le premier
porte sur la lutte contre la désertification et le second sur le
développement des forêts. 

Pour elle, la Tunisie,
forte de «success stories» dans le domaine de sauvegarde de l’environnement,
constitue une plate-forme idoine pour la formation d’experts et pour le
développement, au niveau de la région de Mena, d’une prise de conscience
salutaire des menaces écologiques qui pèsent sur le monde.  

Faut-il rappeler que
le réchauffement de la planète, d’ici 2050, de deux degrés risque de
provoquer la perte de 25% des terres arables. 

Quant aux projets
menés à terme avec succès, Mme Barbut a cité le cas du lac Ichkeul. Ce plan
d’eau, unique en son genre déclassé en 1996 par l’Unesco patrimoine naturel
en péril, a été reclassé en 2006 patrimoine mondial.  

S’agissant de
l’expertise tunisienne dont Mme Barbut a salué «la qualité et de la
conception et de l’exécution», le FEM a, durant les 12 dernières années,
cofinancé des projets écologiques pour un montant global de 300 millions de
dollars. Actuellement il cofinance des projets pour un montant de 56
millions de dollars.  

Premier créneau ciblé,
l’adaptation aux changements climatiques qui bénéficie à elle seule d’un
cofinancement de 29 millions de dollars. Dans le détail, il s’agit de
projets d’énergies renouvelables : valorisation de l’énergie éolienne pour
la production d’électricité (10,5 millions de dollars), développement de
l’efficacité énergétique pour les secteur industriel (8,5 million de
dollars), validation expérimentale des performances  thermiques et
énergétiques des bâtiments neufs en Tunisie (4,36 millions de dollars),
utilisation de l’énergie solaire pour le réchauffement de l’eau (4,54
millions de dollars)…   

Vient ensuite la
biodiversité biologique à la promotion de laquelle le FEM contribue pour un
montant de 13 millions de dollars dont 6,4 millions de dollars sont destinés
à la protection des ressources marines et côtières du Golfe de Gabès, 5,4
millions de dollars pour gérer au mieux les aires protégées et le reste pour
cofinancer d’autres projets de renforcement des capacités dans le domaine de
la biosécurité et la mise en œuvre d’un centre d’échange dans le domaine de
diversité biologique.  

La lutte contre la
dégradation du sol constitue l’autre créneau cofinancé par le FEM. Quelque
5,3 millions de dollars sont alloués par le Fonds au projet de soutien pour
la gestion durable de la plaine de Siliana. 

Enfin, le FEM
intervient pour cofinancer, à hauteur de 8,8 millions de dollars, les
projets de lutte contre les polluants organiques persistants : développement
et démonstration des bonnes techniques de gestion des  déchets (8,4 millions
de dollars et de l’exécution du développement d’un plan d’action national
pour la mise en œuvre de la convention de Stockholm sur les polluants
organiques persistants. 

La Tunisie bénéficie,
par ricochet de projets à caractère régional et mondial cofinancés par le
FEM. Parmi ceux-ci figurent en bonne place : la préservation de la mer
Méditerranée contre la pollution et la dégradation de la diversité
biologique marine et côtière, la protection des ressources hydriques et des
zones humides de la région Nord-ouest du Sahara, la collecte et le stockage
des polluants organiques persistants en Afrique, la gestion des ressources
génétiques agricoles et le renforcement des capacités dans le domaine de la
biosécurité.  

Parallèlement à
l’ensemble de ces projets, le FEM a financé pas moins de 98 microprojets
écologiques gérés par des Organisations non gouvernementales pour un montant
de 3 millions de dollars. 

Le FEM, né d’un
partenariat entre le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE),
le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque
mondiale, est un mécanisme chargé de financer les conventions
internationales sur la biodiversité, le changement climatique, les polluants
organiques persistants et la désertification. Il contribue aussi à
l’application d’accords mondiaux de protection des eaux internationales et
de la couche d’ozone. 

Il a reçu, également,
pour mission, d’aider les pays en développement à protéger l’environnement
mondial. Dans toutes ses interventions, il encourage la constitution de
partenariats recherchant des solutions pratiques à des problèmes concrets.